Coiffes et costumes
Les origines du
costume breton sont relativement récentes (XVIe siècle).
On recense habituellement 66 modes bretonnes, ce qui
signifie 66 costumes et coiffes, qui représentaient des communautés aux personnalités
différentes (à l’échelle d’un pays ou d’une paroisse). Chaque coiffe avait un
aspect particulier et une forme originale.
Chaque costume montrait un signe extérieur de richesse. On
ne sortait son costume et on ne revêtait la coiffe qu’aux grandes occasions
professionnelles ou solennelles.
Les modes
vestimentaires paysannes bretonnes ont commencé à décliner en 1914, au profit
des habits citadins. Les cercles celtiques les ressortent à l’occasion des
fêtes bretonnes, des pardons et des nombreuses manifestations culturelles qui
rythment et animent l'été breton. Vous pourrez alors admirer coiffes et
costumes. Et si l'image de la Bigoudène est très répandue, c'est que, outre
l'aspect spectaculaire de la coiffe, cette mode a perduré dans le pays bigouden
plus longtemps qu'ailleurs.
En tout cas, ne vous attendez pas à croiser des Bretons en
costume à tous les coins de rue, vous aurez plus de chances d'en voir dans les
festoù-noz.
Emblèmes et symboles bretons
- Le drapeau breton : le fameux gwenn ha du (« blanc et noir
»). Créé en 1923 par Morvan Marchal, fondateur et militant du mouvement
nationaliste Breizh Atao, il fut déclaré drapeau national breton en 1927. Ses
cinq bandes noires représentent les évêchés de haute Bretagne (parlant le
français) et ses quatre bandes blanches les évêchés de basse Bretagne (parlant
le breton). Le quart gauche est occupé par onze mouchetures d'hermines.
Différentes interprétations accompagnent ce nombre onze : il
rappellerait les onze ducs ou duchesses qui furent à la tête de la Bretagne ;
il pourrait aussi correspondre au nombre de lettres du « slogan » Breizh Dieub
(« Bretagne Libre »).
Le nombre de mouchetures d'hermine n'aurait pas de
signification.
- La triskèle (ou le
triskell) : outre le drapeau, il est avec l'hermine le symbole le plus répandu
en Bretagne. Sorte de croix formée de trois spirales ou ailes. Ces branches
représenteraient les trois éléments, l'eau, le feu et la terre.
- L'hermine : l'hermine est devenue emblème de la Bretagne
au début du XIIe s grâce au mariage d'Alix, héritière du duché de Bretagne, et
de Pierre de Dreux, un duc capétien. En plus de ses armes, Mauclerc portait en
brisure une hermine pour se distinguer des membres de sa famille. Alix adopta
les armes de son mari (et son hermine). On retrouve le symbole de l'hermine sur
le drapeau breton.
- La croix celtique :
symbole essentiel du christianisme, la croix est, en pays celte, inscrite dans
un cercle. On peut l'assimiler au « cercle druidique » (où se tiennent les
rites), mais également au symbolisme de la roue, très présent dans la tradition
celtique. La roue illustre notamment la notion de temps (pour les Bretons, le
temps tourne mais ne passe pas).
Langues régionales
Il y a le breton à l'ouest, le gallo à l'est. Aux origines
de la Bretagne, on trouve des colonies d'émigrants bretons, venus de l'actuelle
Grande-Bretagne au Ve siècle. Comme le gallois et le cornique, le breton est
issu du brittonique, lui-même rameau historique du celtique, et du gaulois.
C'est du Ve au IXe siècle, époque du vieux breton, que datent la majeure partie
de la toponymie et les patronymes d'aujourd'hui.
On pouvait aussi
s'exprimer en gallo (de la racine gall :
l'étranger = français en breton) qui, comme le francien, le picard ou le
normand, est une langue romane dérivant du latin populaire, un riche rameau de
l'ancien parler d'oïl qui a supplanté de gaulois.
Depuis la IIIe République, qui imposa le français, le breton
et le gallo reculent simultanément en effectifs et en aires d'influence.
Au cours de l'année
2008-2009, près de 10 % des enfants scolarisés bénéficient d'un enseignement
bilingue (breton-français).
Même si la signalisation routière bilingue est accueillie
favorablement, tout ne tourne pas si rond pour les écoles associatives Diwan
(le Germe) qui ne sont pas encore intégrées à l'Éducation nationale. Par
ailleurs, plus de 580 acteurs socio-économiques de 56 collectivités locales se
sont engagées à développer la langue bretonne au quotidien.
Musique bretonne : danses et fest-noz
La grande révolution s'opère dans les années 1960, avec le
regain d'intérêt pour la musique et les instruments traditionnels. L'autre
phénomène fondamental est l'urbanisation du fest-noz, qui a été synonyme, pour
une fois, de promotion et d'enrichissement.
Ce qui frappe la première fois que l'on se rend à un
fest-noz, c'est tout d'abord son côté collectif et multigénérationnel. C'est
ensuite son caractère gai et vivant. La danse s'est faite plus sensuelle, plus
légère et a su conquérir un nouveau public. Sans perdre une once de son âme,
car elle est restée, comme autrefois, une danse collective avant tout : on
danse en chaîne, soudés les uns aux autres.
Pardons
Aucune terre d'Europe ne possède une telle architecture
religieuse. On édifia des églises dont les clochers étaient de vrais morceaux
de bravoure, on sculpta des calvaires et des croix comme autant de prières.
Entre religion et croyances populaires, les pardons sont nés naturellement.
Leur but : rendre hommage annuellement et collectivement au
saint local, véritable intercesseur entre les hommes et le Ciel. Chaque
paroisse a le sanctuaire de son éponyme, parfois plusieurs, disséminés dans la
campagne, au hasard des chapelles. Aussi les pardons sont-ils nombreux et
variés. Certains ont gardé un ton franchement religieux, d'autres beaucoup
moins.
Les pardons ont tous connu un regain d'affluence au cours de
ces dernières années.
Tout le monde en France connaît Astérix - et des millions de
personnes dans le monde, bien au delà des frontières nationales, connaissent
les livres ou les films qui montrent la résistance héroique d'Astérix et de son
camarade Oblélix contre l'envahisseur romain. Les bandes dessinnées, créées par
Uderzo et Goscinny à la fin des années cinquante, sont devenues des
best-sellers aux années soixante, et restent à ce jour les BD français les
mieux connues au monde.
Brittany websites
Et comme les cartes dans les livres
Astérix nous le rappellent, c'est dans le coin nord-ouest de la Gaule,
en Bretagne, que se trouve le village de nos résistants héroïques. Astérix et
les siens sont des Gaulois, engagés dans une lutte d'arrière garde contre les
envahisseurs latins qui avaient installé leur empire à travers une bonne partie
de l'Europe de l'ouest – l'empire romain.
Comme dans les
îles brittaniques, la Britannia des Romains, les tribus celtiques de la Gaule
ont été repoussées vers l'océan Atlantique par la marche inexorable de l'empire
romain, comme par la pression des tribus germaniques venues de l'est, telles
que ces Francs qui ont fini par donner leur nom à la France, alors que les
derniers Gaulois celtiques avaient pris refuge à l'extrémité nord ouest du
pays.
La Bretagne partage,
avec le sud ouest de l'Angleterre, les histoires du Roi Arthur
Il n'y a que dans
la région nord-ouest de la France que la tradition gauloise, avec son parler et
sa culture celtiques, à réussi à survivre; mais la survie fut forte, car cette
langue celtique et ce patrimoineculturel ont réussi à se maintenir jusqu'à nos
jours, malgré d'énormes pressions; c'est ainsi que la Bretagne se trouve être,
aujourd'hui, la plus grande région de culture céltique qui reste sur le
continent européen.
Au cours du sixième
siècle après Jésus Christ, l'empire romain se désintègre, les Romains quittent
les îles britanniques, laissant ces îles fertiles sans réelle défenses contre
les attaques d'autres tribus germaniques venus de l'est. C'est alors que les
Angles et les Saxons envahissent "Britannia", qui devient la terre
des Angles, Angleterre, chassant les tribus britanniques vers les extrémités
ouest des îles. Devant l'aggression anglo-saxonne, de nombreux
"Britons" fuient les îles britanniques pour se réfugier chez leurs
cousins celtiques en Armorique, cette région nord ouest de la Gaule; et c'est
ainsi que l'Armorique devient le pays des Britons, ou Bretons - c'est-à-dire la
Bretagne.
Costumes
bretonnes traditionnelles, peintes par Paul Gauguin au 19° siècle
Les Bretons sont
donc les cousins des celtes britanniques, et à ce jour la Bretagne partagent
beaucoup de points en commun avec les régions celtiques des îles. Un Gallois,
parlant gallois, reconnaîtra des mots familiers en breton, et les habitants de
Cornouailles - cette comté du sud ouest de l'Angleterre - ne se sentent pas
très dépaysés en débarquant du ferry qui les amène de Plymouth à Roscoff.
Les Bretons sont
fiers de leur identité nationale, et de nombreux Bretons - surtout dans les
rangs des nationalistes - se disent Bretons avant d'être Français. La langue
bretonne est enseignée désormais dans de nombreux établissements scolaires
publics, mais au grand dam des nationalistes bretons, n'a pas acquis le statut
officiel comme celui acquis au pays de Galles par la langue galloise, par
exemple, ou par le gaélique en Irlande. La Bretagne d'aujourd'hui a bien son
conseil régional, comme toute région française, mais n'a pas de parlement comme
l'Ecosse ou le pays de Galles.
Comme dans les
îles Brittaniques, les Bretons de l'époque préhistorique ont légué à la
postérité un grand patrimoine culturel, et notamment des sites préhistoriques
comme les mégalithes de Carnac (photo ci-dessus) dans le Morbihan, avec ses
3000 blocs de granite. Mais où que ce soit en Bretagne, le promeneur peut se
trouver devant un dolmen ou un menhir, de grands blocs de granite dont les
origines sont perdus dans la nuit des temps.
L'identité
culturelle de la Bretagne - reconnue officiellement depuis la signature d'une
charte en 1977 - s'exprime à travers une culture et des coutûmes qui sont bien
différentes de celles qu'on trouve dans d'autres régions de la France. Les
touristes écossais qui viennent en Bretagne peuvent être surpris en entandant
des aires de cornemuse, alors qu'ils se baladent dans une petite ville
touristique en Bretagne. Mais la cornemuse - ou biniou - fait partie de la
tradition musicale des régions celtiques d'Europe, tout comme la harpe -
instrument emblématique du pays de Galles.
Au cours des
années soixante et soixante-dix, la musique d'inspiration celtique a connu une
résurgence grâce à l'arrivée du rock celtique, véhiculé en France par des
artistes bretons comme Alan Stivell, qui ont acquis une réputation
internationale. Beaucoup d'autres ont suivi le chemin tracé, et aujourd'hui la
musique bretonne celtique a une place privilégiée sur la scène musicale en
France.
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