1.LA VIE DE PIERRE
CORNEILLE
Pierre Corneille, aussi appelé "le grand
Corneille" ou "Corneille l'aîne", est l'un de plus connu dramaturg et poète de la literature française
du XVIIᵉ siècle. Était né à Rouen le juin
1606 dans une famille de petite bourgeoisie qui
avait accédé aux charges administratives ou judiciaires: Son père, Pierre Corneille, était avocat du Roi à la
table de marbre de Normandie et maître particulier des eaux et forêts du
Vicomté de Rouen. Sa mère, Marthe Le Pesant de Bois-Guilbert était également de noble
famille. Ils eurent sept enfants et Pierre Corneille en était l'aîné, le cadet
ayant vingt-trois ans de moins que lui. Le berceau de la famille Corneille est situé à Conches-en-Ouche où les
Corneille sont agriculteurs et marchands tanneurs.Dans
la famille Corneille,
trois devinrent auteurs célèbres, Pierre Corneille, Thomas Corneille, un de ses petits
frères qui composa la pièce à grand succès " La Devineresse " et leur neveu, le célèbre Fontenelle,
fils de l'une de leurs petites soeurs, Marthe, Madame de Fontenelle. Il fait de
brillantes études secondaires au Collège de Bourbon tenu par les Jésuites. Il
remporte plusieurs prix et se découvre une passion pour l'éloquence des
stoïciens latins et pour le théâtre que les jésuites font couramment pratiquer
à leurs élèves dans un but pédagogique.[]
Puis, comme
tous les aînés Corneille, il fait des études de droit. Il prête serment comme
avocat le 18 juin 1624 au Parlement de Rouen.] En 1628 son père lui
achète pour 11 600 livres deux offices
d'avocat du roi, au siège des Eaux et Forêts et à l'amirauté de France à la
Table de marbre de Rouen. Il prend ses fonctions le 16 février 1629. Timide et
peu éloquent, il renonce à plaider. Tout en continuant son métier d'avocat, qui
lui apporte les ressources financières nécessaires pour nourrir sa famille de
six enfants[],
il se tourne alors vers l'écriture et le théâtre dont ses personnages lui
permettent de retrouver la vocation d'orateur qui lui faisait défaut comme
plaideur.]
En 1635, première représentation de sa nouvelle pièce, la comédie " La Place Royale ", qui
fut très bien reçu. Pierre Corneille
aimait donner comme titres, les noms des endroits les plus
fréquentés de l'époque, ce qui plaisait bien au public. En année 1635, le Cardinal
de Richelieu ayant apprécié les louanges de Corneille,
demanda a celui-ci de se joindre à ses quatre auteurs, M.Boisrobert (abbé de Châtillon-sur-Seine, l'aumônier du Roi et Conseiller d'État), M.
Collelet, M. de L'Estoile (fils du grand audiencier qui écrivit ses
mémoires) et M.Rotrou, pour
composer les pièces qu'il demandait, car Richelieu était un passionné de théâtre. Ce fut appelé " Les Pièces des Cinq Auteurs ". Pierre
Corneille, étant dans le besoin financièrement, accepta vivement l'offre
du Cardinal, qui commanda les pièces et les fit représenter devant le Roi,
Louis XIII et la cour. Une des plus grande
pièce fut la comédie " Thuileries
", et sa première représentation fut le 4 mars 1635 devant la Reine
Anne d'Autriche à
l'Arsenal. Ce fut sur la pièce "
Thuileries " que Corneille
eut l'audace de changer le troisième acte, ce qui déplut à Richelieu qui lui fit rappeler qu'il lui
devait soumission. Corneille déçu
de cette remarque et étant moins payé que les autres auteurs, démissionna en
prétextant son devoir de famille à Rouen.
D'aprés la representation
de L'Illusion comique, il faillit
abandonner sa vocation de poète mais une nouvelle rencontre sur Rouen,l'ancien
secrétaire des commandements de la Reine-mère,Marie de Médicis, l'en dissuada. M.
de Chalon lui souffla
l'idée de s'inspirer du théâtre espagnol en traduisant des oeuvres de Guillen
de Castro. C'est ainsi qu'il composa sa plus grande oeuvre " Le Cid",avec lequel commence une
trés dure "guerre", entre Corneille et le Cardinal.Le 12
janvier 1639, Corneille revient sur Paris. Pendant la " guerre " des auteurs, Corneille avait décidé de partir à Rouen.
Le 12 février 1639, le père de Corneille
, mourut à Rouen, profondément touché, deviant le nouveau chef de famille,
soutenant ainsi sa mère et ses frères et soeurs.
En 1640, Pierre
Corneille tomba
passionnément amoureux d'une jeune fille, nommée Marie, fille de Mathieu de
Lampière, Lieutenant Général des Andelys, en Normandie. Pensant qu'il ne
pourrait jamais l'épouser, il commença à se morfondre. Le Cardinal le voyant
ainsi, lui demanda ce qu'il le tourmentait autant. Étrange retournement de Richelieu
qui ordonna à Mathieu de Lamperière de se présenter à Paris. La demande en
mariage fut acceptée et célébrée la même année. Le lieutenant avait une seconde fille, Marguerite,
et le frère de de notre auteur, Thomas Corneille, en tomba passionnément
amoureux et le père de celle-ci du accepter une deuxième demande en mariage. Corneille et son épouse partirent pour Rouen pour y passer leurs nuits
de noces et leur vie. Ils vécurent dans la maison familiale ayant comme voisin
mitoyen, le jeune couple, son frère, et
son épouse. Les deux frères devinrent de plus en plus liés suite à leur mariage
avec les deux soeurs. De son mariage, Pierre eut six enfants, deux filles et
quatre garçons dont deux garçons mouront prématurément. L'auteur continua
d'écrire, et même-si fut refuse le premier fois, en 1647 a étét accépté à
l'Academie française.
En 1658, la mère de Corneille
mourut à Rouen. Suite aux grands succès
de ses dernières pièces, et ayant de plus en plus de responsabilités sur Paris,
décida dans le courant de l'année 1662, de rester dans la capitale et de faire
venir son frère auprès de lui. À la fin de cette année, Thomas arriva donc à Paris. En 1667, une événement
trés tragique, la mort du Charles, le troisième fils à l'âge de quatorze ans,
au siège de Grave mit Corneille et sa femme dans une profonde
tristesse. Au mois de juillet de la même année, les époux Corneille virent leur fils aîné,, Capitaine de Cavalerie, alors âgé
de vingt-quatre ans, blessé et rentrer en brancard à Paris, suite au siège de
Douai. En avril 1680, le quatrième et dernier fils, Thomas, rentré précédemment dans les
ordres, fut pourvu de l'Abbaye d'Aiguevive en Touraine.
Des deux filles du couple ,Marie,
l'aînée des six enfants, épousa en premières noces, le Sieur de Guénébault, et, devenue veuve, elle épousa
en secondes noces, Jacques de Farcy. La deuxième fille ,Marguerite, devint
religieuse sous le nom de Soeur de la
Trinité dans l'ordre des
Dominicains, au couvent du faubourg Cauchoise de Rouen. Le fils aîné,Charles,
capitaine de cavalerie, devint gentilhomme de la maison du Roi et épousa Marie Cochois, fille d'un marchand de Paris.
Vers la fin de sa vie, malgré
la gloire grandissante, vécut pauvrement. Il vécut de la pension Royal qu'il
obtint de Louis XIV. Durant sa
vie, il vécut sur les ventes de ses tragédies et quelques minces rentes qui
furent vite utilisées pour l'éducation de ses enfants. La vieillesse se faisant
sentir commença à
faiblir, sentant la mort approcher, il brûla quelques papiers personnels et
vendit sa maison de Rouen, le 10 novembre 1683.
Entouré de sa famille, Pierre
Cornieille mourut la nuit du 30 septembre au 1er octobre 1684, dans sa maison de la rue d'Argenteuil à Paris.
Pour qui cherche dans la vie
d'un auteur les germs de son œuvre, le cas de Corneille est singulièrement embrassant. Le poète de la majesté romaine et
de l'heroïsme fut un paisible bourgeois de province, practiquant modestement
les vertus domestiques et chrétiennes tout au long d'une vie calme et unie. Si
eloquent dans ses tragedies. Il était timidw, peu brilliant en société et disait
mal ses vers. Le héros qu'il portrait en lui, c'est dans son œuvre seulement
qu'il l'a realize. Pourtant la separation n'est pas totale entre l'homme et
l'auteur. Sa formation rhétorique et morale par les Jésuites a eu une influence
sur son œuvre. Avec M.Jean Schlumberger, on peut voir également un trait
d'autobiographie dans l'émouvante affection qui unit les fils de Cléopâtre dans
Rodogune, ainsi qu'un Héraclius et Martian dans Héraclius: Pierre et Thomas
Corneille étaient eux-mêmes unis au point d'habiter constamment la meme maison
et de laisser leur heritage indivis. Ce fut un home de mœurs trés simples,
timide et gauche dans ses manières, modeste dans ses relations avec les autres.
Il fut trés sincèrement et trés naïvment dévot. Les passions ne troublèrent
point sa vie: il était home de famille, économe et range, et si La Bruyère
s'étonne "de ce qu'il jugeât de la bonté de ses pieces par l'argent qui
lui en revenait" c'est que La Bruyère, célibataire aux gages de Condé,
oublie que Corneille avait six enfants à établir et vivait hors de toute
dependence. Au total le plus bourgeois des homes, pourtant aucun d'eux n'a plus
magnifiquement exalté la grandeur de l'âme humaine.
Ainsi Corneille avait
l'experience de la passion et de "l'amitié fraternelle". Enfin, si
l'homme était modeste et l'écrivain plein de scrupule, le poète avait
pleinement conscience de sa proper grandeur.
2.PÉRIODES DE
CRÉATION ET SON ŒUVRE
Un amour de jeunesse, pour Catherine Hue, lui inspira sa première
comédie, Mélite, que était joué à Paris en 1629, le poète ayant son dèbut
literaire. Célèbre dès son coup d'essai, Corneille continue à donner des
comédies : 1630, La Clitande, peu reussie, 1631-La Veuve, 1631-La Galerie
du Paris ou l'amie rivale, 1633-La Suivante, la plus arificiale de ses
comédies, et Médée, La Place Royale.
En 1636, eut lieu la
première représentation de la comédie"
L'Illusion comique ", que est une œuvre étrange où le réalisme se mêle à
la féerie, le burlesque au pathétique.
En 1637, sa pièce
nouvelle " Le Cid " fut représentée trois fois au Louvre. Le Cardinal de
Richelieu, ne voulant pas désapprouver le Roi , demanda qu'elle soit jouée par deux fois
en son hôtel particulier, mais jaloux de ce succès, qui faisait de l'ombre à
ses propres oeuvres écrites par ses "
quatre auteurs " restants, s'allia avec "un ami" de
Corneille, Scudéry, devenu jaloux également, pour calomnier et attaquer
Corneille. Bientôt, d'autres amis de Corneille ,Mairet et Claveret se joignirent à Richelieu et Scudeéry. Même-si, Le Cid a eu
une trés grande succèss au publique.
En 1637, Pierre
Corneille décida
de répondre à ces détracteurs par l'intermédiaire d'une nouvelle pièce " l'Excuse à Ariste ", montrant
ainsi son mépris pour la jalousie et les intrigants. Mais le succès du " Cid " continuant toujours
et devenant de plus en populaire, fit augmenter la volonté de ces anciens amis
à assombrir sa belle réputation. La nouvelle " guerre " entre auteurs persistait et commençait à
prendre une telle ampleur, que le Cardinal décida d'y mettre un terme en
demandant à un de ses auteurs, Boisrobert, d'écrire à Mairet, le 5 octobre
1637, pour lui insuffler de cesser injures et calomnies. Mais ce fut l'Académie
qui y mit un véritable terme en 1638. Pourtant, dans le courant de l'année
1637, Richelieu
et Scudéry avaient essayé de forcer l'Académie à condamner le " Cid " et Corneille, mais celle-ci, reconnaissant la
richesse du texte et les talents de l'auteur, fit de bonnes critiques à la
pièce et maintint ainsi la bonne réputation de Corneille.
Corneille a médité
les ritiques de l'Académie. Il donne en 1640 deux tragédies romaines, Horace et
Cinna, rigoureusement conformes aux régles, moins tendres et plus austères que
le Cid, mais parfaitement accomplies. Après l'honneur castillan, il peint la
grandeur romaine dans tout son éclat. Dans l'année de son marriage, 1640, la
tragédie " d'Horace " fut
pour la première fois représentée, imprimée et dédiée à Richelieu. Cette
nouvelle tragédie fut très bien accueillie mais quelques critiques commencèrent
à revenir. Toujours dans cette même année, lui succéda une deuxième pièce
" Cinna " qui
devint un nouveau grand succès, unanime cette fois-ci.. Une troisième pièce,
" Polyeucte ", écrite sous le joug de l'amour qu'il
venait de connaître, fut également interprétée. Cette confronte à cette
grandeur romaine la grandeur chrétienne, au héros païen le martyr. c'était une
hardiesse, à l'époque, de porter à la scène un sujet sacré. d'ailleurs le
public du XVIIᵉ siècle et du XVIIIᵉ siècle
s'interessa beaucoup plus au drame humain qu'au drame mystique. c'est
pourtant cette insertion du surnaturel dans le monde humain qui donne à
Polyeucte son véritable prix. Avec Polyeucte, Corneille est arrivé au sommet de
sa carrière dramatique. Il semble hésiter maintenant sur la voie à suivre,
soucieux à la fois de plaire au public et d'innover sans cesse.
En 1642-1643, naquit Pierre,
premier fils des époux Corneille et des tragédies " Cinna ", " La Mort de Pompée " et " Le Menteur ", qui furent
toutes de grands succès et en 1646, il fit publier " Théodore ".
En 1644, l'entrée de l'auteur
fut refusée à l'Académie, sous prétexte qu'il vivait à Rouen et qu'il ne
pouvait assister aux assemblées. Enfin, le 22 janvier 1647, Corneille reçut sa
place à l'Académie, sa candidature fut admise suite à l'annonce , qu'il passerait
une partie de l'année sur Paris. Cette même année, il fit la première
représentation et la publication de sa tragédie " Héraclius " (1644) et l'impression de " Rodogune "(1647).
En 1650, Pierre Corneille fit
représenter ses trois nouvelles pièces, "
Andromède ", qui fut un grand succès, la tragi-comédie " Don Sanche d'Aragon ", qui
fut un petit succès éphémère, et la tragédie " Nicomède ". Dans le courant de la même année, Corneille décida
de vendre ses charges de magistrature.
En 1651, Corneille essuya un échec suite à la
représentation de " Pertharite
", et son humeur mélancolique et brusque le fit se décourager et
penser qu'il était trop âgé pour le théâtre et voulant l'abandonner, il se
tourna donc vers la religion. Ainsi, les jésuites lui demandèrent de traduire " l'Imitation de Jésus-Christ ". Une
autre version indiquerait que le Chancelier Séguier, indigné par la pièce de Corneille, " L'Occasion perdue et recouvrée
", pièce qui fit scandale, lui aurait demandé de se confesser au Révérend Père du couvent de Nazareth
dont le Chancelier
Séguier était fondateur. Le Révérend ayant absous Corneille,
lui aurait donné comme pénitence de traduire " L'Imitation de Jésus-Christ ". Courant de l'année
1651, Pierre
Corneille fit publier sa traduction des vingt premiers chapitres de " l'Imitation
de Jésus-Christ ". Cette première partie ayant un tel succès, fut
réimprimée trente-deux fois et incita Corneille à continuer. Sa pièce " Andromède " fut également
imprimée au cours de cette même année.
En 1652, il fit
paraître la seconde partie de sa traduction de " l'Imitation de Jésus-Christ " à la demande de la Reine Mère,
Anne
d'Autriche, admirative de la première partie. En 1653, il fit paraître la troisième partie,
suite à une grave maladie qui failli l'emporter, en 1654, parut la quatrième
partie, en 1656, parut la cinquième et dernière partie de sa traduction de " L'Imitation de Jésus-Christ ". En
cette même année, Pierre Corneille composa des stances " Marquise ", dédiés à la Marquise du Parc, qui refusa ses
avances. Il nommait de temps à autre ses stances " Iris" au lieu de " Marquise ".
Après un long silence
Corneille donne en 1659 sa nouvelle tragédie " Oedipe ",que fut repreésentée au Théâtre de l'Hôtel de
Bourgogne, celle-ci fut un nouveau grand succès, quoique la pièce
ne soit pas bonne.
Le 25 février 1662,
première représentation de la nouvelle pièce de Corneille, " Sertorius ", interprétée par les Comédiens du Marais. Elle fut imprimée la même année et ayant un
tel succès que la Troupe de Molière l'interpréta également, à partir du 23 juin
1662. En janvier 1663, Corneille fit représenter sa nouvelle tragédie " Sophonisbe " par la
troupe royale. En juillet 1664, la tragédie " Othon " fut représentée pour la première fois devant
la cour de Fontainebleau. En 1665, Pierre Corneille fit imprimer " Les Louanges de la Sainte Vierge
".
En 1666, la tragédie " Agésilas " représentée à
l'Hôtel de Bourgogne, fut reçue assez froidement par le public. Le
4 mars 1667, fut représentée par la Troupe de Molière, la nouvelle
tragédie " Attila " de
Corneille, celle-ci
fut assez bien accueillie. En 1670, la Princesse Henriette d'Angleterre, épouse de Philippe d'Orléans,
frère de Louis XIV, demanda aux
deux auteurs, Jean Racine et Pierre Corneille,
d'écrire séparément des vers sur les amours de Bérénice. La Princesse Henriette d'Angleterre choisit
et préféra la célèbre tragédie, "
Bérénice " composée par Jean Racine, à celle de Corneille " Tite et Bérénice ". Molière décida d'interpréter le
28 novembre, " Tite et Bérénice
", de son grand ami Corneille, malgré les éloges et le grand
succès pour la " Bérénice " de
Jean Racine.
Le succès et la notoriété montante de Jean Racine, commencèrent à faire de l'ombre à Corneille.
À la fin de cette même année, Molière ayant reçu la responsabilité des
fêtes du carnaval de 1671, eut l'idée d'écrire une pièce sur Psyché et
l'Amour,
pour cela il demanda à son ami Pierre Corneille de collaborer avec lui, Quinault se
joignant également à eux.
La cour découvrit une
nouvelle tragédie " Psyché "
au théâtre des Tuileries,en 1672 . La pièce y fut reçut avec succès. En
1672, Corneille
composa une comédie "
Pulchérie ". En fin d'année 1674, fut représentée la pièce " Suréna ", qui reçut un
accueil mitigé.
3.LE CID
A.RÉSUMÉ
L'action
se passé à Seville, au XIᵉ siècle. Rodrigue, fils du vieux don Diègue, et
Chimène, fils de don Gormas, s'aiment. Mais une querelle éclate entre les pères
des deux jeunes gens et don Gormas soufflette don Diègue. Trop vieux pour tirer
lui-même vengeance de cet affront, don Diègue remet ce soin à
Rodrigue:"Meurs ou tue". Rodrigue, placé ainsi entre son amour et son
honneur, opte pour l'honneur: il provoque et tue don Gormas. Venger son père
deviant à son tour le plus impérieux devoir de Chimène: elle s'y emploie de
toute son énergie, mais laisse entendre au jeune home qu'elle ne peut le hair. Cependant Rodrigue s'illustre en
repoussant les Maures qui tentaient d'enlever Séville par surprise, et le roi,
pour sonder les sentiments de Chimène, lui annonce que celui qu'elle s'obstine
à chattier a succombé à ses blessures. Chimène s'évanoiut. Détrompée, elle
exige le jugement de Dieu. Elle accepte don Sancho pour champion. Le roi
consent à tout, mais Chimène doit promettre d'épouser le vainqueur, quell qu'il
soit. Or Rodrigue triomphe facilement de don Sanche, et Chimène doit pardoner
publiquement à Rodrigue. Toutefois son deuïl est trop recent pour qu'elle
puisse l'épouser, avec beaucoup de sagesse, le roi conseille au Cid d'aller
porter la guerre chez les Maures :"le temps, sa vaillance et son roi
" agiront pour lui.
B.CARACTÉRISATION DES PERSONNAGES PRINCIPAUX
Les personnages de la drame
cornelien seront hors du commun par leur rang ou par leur grandeur d'âme. Avec
Corneille, le héros tragique tend à devenir un héros tout court. Il aspire à la
plus complète réalisation de lui-même. Corneille est invinciblement attiré par
les âmes fortes. Ainsi Rodrigue est un héros de l'honneur familial et féodal.
Ces personnages sont aussi fières, s'agitant avant tout d ne pas déchoir à ses
propres yeux. Sans doute des considérations extérieures interviennent : s'il
ne provoquait pas le Comte, Rodrigue serait déshonoré aux yeux de son père, aux
yeux de tous. Honni comme un lâche par la société féodale dans laquelle ilvit,
il deviendrait une sorte de paria. Mais,
loin de se révolter contre ce code
social de l'honneur ou de s'y soumettre comme à une contrainte arbitraire, il
le fait sien par l'adhésion de la raison. Dès lors sa décision ne doit rien
qu'à lui-même, à sa volonté libre et souveraine. s'il renonçait à venger son
père, il se dégraderait à ses propres yeux et aux yeux de Chimène. Une fois le
Comte mort, Chimène agira come lui, pour les mêmes raisons. En revanche,
Rodrigue ne craint pas de braver l'opinion et les bienséances en paraissant
chez Chimène dont il vient de tuer le père. Lorsque l'Infante lutte contre son
amour pour Rodrigue, elle n'obéit pas à un simple préjugé de caste. Elle se
jugerait diminuée si, dédaignant ce qu'elle se doit, elle cédait à son
inclination. Cet amour pourtant est bien loin d'être un égarement. Mais sa
raison lui persuade qu'elle doit
renoncer à Rodrigue : il y va de sa gloire, c'est-à-dire du respect
qu'elle se doit à elle-même, comme princesse de sang royal.
C.SYMBOLISME
Le Cid dans son ensemble est
animé par une métaphore puissante, celle du sang généreux, versé ou offert , du
sang de la race, qui ne peut mentir, ou
qui crie vengeance :Don Diègue "Viens, mon fils, viens, mon sang,...", Rodrigue
"Cette ardeur que dans les yeuxje porte, Sais-tu que c'est son
sang ?le sais-?".
Tragédie du sang généreux, Le
Cid est aussi la tragédie des épées. Ainsi tout un symbolisme hardi et vibrant,
poètique et pathétique, transfigure les méthaphores et confère à la pièce une
atmosphère héroïque.
À la poèsie héroïque répond
le lyrisme de la tendresse. Lorsque l'émotion du héros devient trop forte, le
lyrisme, brisant l'uniformité du rythme tragique s'épanouit dans desstances.
Loin d'interrompre d'action, ces moments de suspension en marquent le tournant
décisif : à la fin de ses stances Rodrigue voit clair dans son cœur, dans
l'effusion mystique et la prièe. D'autre part, la variété des rythmes et des
rimes, les effets de refrain permettent au poète de rendre aves plus nuances et
plus d'intensité les sentiments de son héros dans la crise qu'il traverse. Il
atteint le sublime, idéal suprême du XVIIᵉ siècle classique, que La Bruyère
définissait ainsi :"Le sublime ne peint que la vérité, mais en un
sujet noble..."
Les trois règles :
1.L′unité de
l′action
C’est bien l’amour menacé de
Rodrigue et Chimène qui constitue presque tout le sujet de la pièce. Cependant,
la « tragédie de l’infante est une intrigue secondaire venant se greffer,
sans nécessité absolue, sur l’intrigue principale. Corneille d’ailleurs le
reconnaîtra dans un passage du Discours :
« Aristote blâme fort les épisodes détachés et dit que les mauvais poètes
en font par ignorance et les bons en faveur des comédiens pour leur donner de
l’emploi.» La « tragédie de l’infante » est de ce nombre.
2.L′unité de temps
L’action occupe sensiblement vingt-quatre heures ainsi réparties .
Premier jour, dans
l’après-midi : querelle de don Diègue et du comte, duel de Rodrigue et du
comte. Nuit la bataille contre les
Maures.
Deuxième jour : assemblée chez le roi. Comme on le voit, la règle des
vingt-quatre heures a été respectée mais Corneille dira dans son Examen du Cid combien cette
contrainte a porté préjudice à la vraisemblance de l’intrigue : « La
mort du comte et l’arrivée des Maures s’y pouvaient entre-suivre d’aussi près
qu’elles font, parce que cette arrivée est une surprise qui n’a point de
communication, ni de mesure à prendre avec le reste; mais il n’en va pas ainsi
du combat de don Sanche, dont le roi était le maître, et pouvait lui choisir un
autre temps que deux heures après la fuite des Maures. Leur défaite avait assez
fatigué Rodrigue toute la nuit pour mériter deux ou trois jours de repos.[ ]
Ces mêmes règles pressent aussi trop Chimène de demander justice au roi la
seconde fois. Elle l’avait fait le soir d’auparavant, et n’avait aucun sujet
d’y retourner le lendemain matin pour en importuner le roi, dont elle n’avait
encore aucun lieu de se plaindre, puisqu’elle ne pouvait encore dire qu’il lui
eût manqué de promesse. Le roman lui aurait donné sept ou huit jours de
patience avant de l’en presser de nouveau; mais les vingt quatre heures ne
l’ont pas permis : c’est l’incommodité de la règle. »
3.L′unité de lieu
La pièce se déroule en Espagne dans le royaume de Castille à Séville.Elle
se déroule dans trois endroits différents : la place publique, le palais
du roi et la maison de Chimène. Corneille a donc dévié la règle qui préconise
le choix d’un lieu unique. Voici les explications qu’il donnera dans son Examen du Cid : « Tout s’y
passe donc dans Séville, et garde ainsi quelque espèce d’unité de lieu en
général ; mais le lieu particulier change de scène en scène, et tantôt,
c’est le palais du roi, tantôt l’appartement de l’infante, tantôt la maison de
Chimène, et tantôt une rue ou une place publique. On le détermine aisément pour
les scènes détachées ; mais pour celles qui ont leur liaison ensemble,
comme les quatre dernières du premier acte, il est malaisé d’en choisir un qui
convienne à toutes. Le comte et don Diègue se querellent au sortir du palais ;
cela se peut passer dans une rue ; mais, après le soufflet reçu, don
Diègue ne peut pas demeurer en cette rue à faire ses plaintes, attendant que
son fils survienne, qu’il ne soit tout aussitôt environné de peuple, et ne
reçoive l’offre de quelques amis. Ainsi il serait plus à propos qu’il se
plaignît dans sa maison, où le met l’espagnol, pour laisser aller ses
sentiments en liberté ; mais en ce cas, il faudrait délier les scènes
comme il a fait. En l’état où elles sont ici, on peut dire qu’il faut quelquefois
aider au théâtre et suppléer favorablement ce qui ne s’y peut représenter. Deux
personnes s’y arrêtent pour parler, et quelquefois il faut présumer qu’ils
marchent, ce qu’on ne peut exposer sensiblement à la vue, parce qu’ils
échapperaient aux yeux avant que d’avoir pu dire ce qu’il est nécessaire qu’ils
fassent savoir à l’auditeur. Ainsi par une fiction de théâtre, on peut
s’imaginer que don Diègue et le comte, sortant du palais du roi, avancent
toujours en se querellant, et sont arrivés devant la maison de ce premier
lorsqu’il reçoit le soufflet qui l’oblige à y entrer pour y chercher du
secours. ». L′action se derule à la a maison de Chimène, La place publique devant le palais royal,
Le palais royal (surtout la Salle du trône)
Ainsi l'amour n'occupe pas dans
l'ensemble du théâtre cornélien la même place que dans la tragédie racinienne, et surtout il n'y joue pas le mêe rôle. "Il faut qu'il
se contente du second rang", laissant le premier soit au "devoir de
la naissance"et au "soin de l'honneur", soit à des passions
réputées plus nobles et plus mâles, telles que l'ambition et la vengeance. Il
arrive même qu'il ne serve que
d'ornament, mais alors la tragédie y perd
beaucoup en valeur humaine. Corneille théoricien considère l'amour comme
une passion chargée de faiblesse. Ainsi l'amour seul est digne d'être confronté
avec la gloire. C'est que s'ils s'opposent souvent, ou du moins paraissent
s'opposer, leur essence au fond est la même : la gloire est fondée sur
l'estime de sui-même, l'amour sur l'estime pour l'être aimé. À la différence de
Racine, Corneille peint généralement l'amour partagé. Par un instict sûr, le
héros s'éprend de la femme la plus parfait qu'il connaisse, et celle-ci est
séduite à son tour par cet élan vers la perfection qu'elle devine chez lui
.L'intuition est en effet divinatrice : Chimène aime Rodrigue avant qu'il
ait eu l'occasion de s'illustrer. Elle pressent en lui(de même que l'Infante) le héros futur.
Les affaires d'Ètat tiennent
une place capitale dans le théâtre de Corneille, même lorsque le sujet n'est
pas politique, quelque puissant intérêt d'Ètat forme comme une toile de
fond : dans Le Cid, Rodrigue sauve le royanne par sa victoire sur les
Maures. Corneille, en s'attachant surtout à la politique dans l'histoire, était
donc d'acord avec ses contemporains. Il
s'y complut d'autant mieux que la politique offrait à ses personnages
précisément le genre d'activité qui leur convenait : la réflexion y même
tout, les actes y résultent d'ou choix volontaire et non d'une impulsion
aveugle. Quand elle ne mêne pas l'action, elle fournit le milieu dans lequel
baigne l'intrigue. c'est pourquoi il a travaillé de préférence sur l'histoire
romaine, la plus politique de toutes les histoires.
Et il y avait aussi une sorte d'harmonie préalable entre le
caractère qu'il rêvait pour ses héros et le type conventionnel du
Romain :énergique, tenace, maître de soi. Il faut en effet se garder de
croire que Corneille en peignant ses Romains, ait voulu faie revivre des
personnages historiques :le type oratoire du Romain, celle des rhéteurs,
des satiriques, des moralistes. Mais à ce mannequin glorieux, il a mis un
ressort qui l'anime : une âme contemporaine.
Corneille aime les débats
oratoires. Il organise de véritables procès : celle de Rodrigue devant le
roi Don Fernand, avec le réquisitoire de Chimène et le plaidoyer de Don Diègue.
D'autres débats
viennent en varier le rythme :c'est la scène où Rodrigue provoque le
Comte. Chez Corneille souvent est impossible de distinguer l'éloquence et poésie. Certaines tirades
manifestement oratoires sont pourtant lyriques par le sentiment passionné qui
les anime d'un bout à l'autre, comme le monolgue de Don Diègue :"O
rage ! ô désespoir ! ô viellesse ennemie !"
4.INTÉGRATION DANS UNE COURANT
LITTÉRAIRE.CARACTÉRISTIQUE
Aucun auteur dramatique n'a approfondi
l'essence de son art, et médité sur les problèmes qu'il pose, avec plus de
rigueur et de scrupule que Corneille. Avant d'étudier la conception de l'homme
et du conflit tragique que nous révèlent ses chefs-d'œuvre, il convient donc
d'exposer son système dramatique tel qu'il ressort de ses ouvrages
théoretiques, Discours et Examens. Toutefois ce système n'a pris corps que de
longues années après le Cid et Polyeucte. Ces tragèdies le contenaient sans
doute en germe, mais elles n'ont pas été faites pour illustrer une théorie
dramatique.
Le principe
fondamental des drames de Corneille, c'est la vérité, la ressamblance avec la
vie. Il accepte des règles, parce qu'il
croit qu'elles accroissent la vraisemblance de l'action dramatique.Certaines de
ses intrigues ont paru compliquées, chargées de situations curieuses, de
péripéties surprenantes. Ce qui l'interessee, ce sont les problèmes
psychologiques qui naissent des situations. Si l'action est en effet coupée
plus fréquemment que chez Racine par des événements extérieurs, c'est qu'ici la
force étudiée est la volonté : or la volonté tend nécessairement à se
manifester par des actes, et ces actes à leur tour lui préparent de nouvelles
difficultés qu'elle résoudra par des
actes nouveaux. Ainsi l'action chez
Corneile ricoche constamment de l'intérieur à l'extérieur et récoproquement, de
la pensée à l'acte et de l'acte à la pensée. Mais c'est l'étude de la pensée,
moteur essentiel du drame, qui demeure l'objet principal du poète.
Le sujet tragique sera un
épisode célèbre emprunté à l'histoire ou à la légende, ce qui exclut les
intrigues inventées à plaisir. Corneille préfère d'ailleurs l'histoire, en
particulier l'histoire romain au mythe. Les sujets de Corneille son toujours
incontestables, puisqu'ils sont arrivés. Ce sont des sujets historiques, donc
vrais. L'histoire en est garante. Aussi ne faut-il rien fonder que sur elle.
Cependant il ne faut pas perdre de vue que Corneille a utilisé l'histoire comme
un moyen, non comme une fin.
Or de leur côté, les
écrivains obéissant au rationalisme instictif qui entraîne toute cette époque,
inclinent à rejeter l'exubérance et le romanesque, à concentrer l'action autour
de la crise morale. Exigences de la société mondaine, tendances des auteurs
s'accordaient donc à merveille. Les règles, les fameuses règles des trois
unités renouvelées d'Aristote, "....Qu'en un lieu, qu'en un jour un seul
fait accompli..." ont simplement donné la formule du goût général. Il est essentiel de le bien marquer. Elles sont
apparues non point comme fondées en autorité, mais en raison : elles
posaient les conditions nécessaires à la vraisemblance. Ce n'est qu'à l'époque
de la décadence du théâtre classique qu'elles ont pris, par une méconnaissance
complète de leur origine, la figure d'un
système rigide institué par l'arbitraire pour paralyser le génie. Celui qui les
introduisit fut Mairet, qui n'a guère d'autre titre à notre souvenir. Mais les
œuvres qui les consacrèrent, qui fixèrent par là la notion de la tragédie
classique, qui marquèrent donc une époque dans l'histoire des lettres, ce
furent Le Cid, encore imparfaitement, et surtout Horace et Cinna.
Avec Le
Cid, Corneille n'épilogue plus sur le magie du theâtre, il la met en action. Il prend conscience de son
véritable génie au contact du drame espagnol. L'honneur castillan, romanesque,
éloquent, exalté, révèle au poète le type d'humanité auquel il aspirait
confusément. Corneille doit beaucoup à l'Espange (Le Cid, La Menteur), et aux
écrivains latins d'origine espagnole :Sénèque(Médée, Cinna) et
Lucian(Pompée).
Son imagination
romanesque trouve sa voie. Des Mocedades del Cid("Enfances du Cid")
de Guilhem de Castro (pièce publiée en 1631), Corneille tire un chef-d'œuvre
jeune et enthousiatse qui conquiert aussitôt tout Paris. Cette tragi-comédie
est en fait notre première véritable tragédie classique et reste l'une des plus
grandes. Mais elle garde un accent vibrant, spontané, des audaces qui font
d'elle autre chose qu'une grande œuvre classique : jamais notre théâtre
n'a été si près d'avoir son Shakespeare. Avec la fougue de la et du génie,
Corneille bouseule les bienséances et plie les règles à son inspiration. Rieu
de compassé dans Le Cid, une ardeur chevaleresque, des souffles de nuit
d'Espagne, de l'ordre sans régalarité. Aussi pédants et jaloux se
déchaînent-ils contre cette pièce. En ce qui concerne la querelle, dans ses
Observations sur le Cid, Scudéry se plaint du sujet qu'il trouve mauvais,des
emprunts à l'auteur espagnol,des libertés prises avec les règles. Guez de
Balzac prend la défense de Corneille. L'Académie rend alors sa sentence, selon
Chapelain et ses confrères, la pièce n'est conforme ni aux règles ni aux
beinséances. Elle ne laisse pas cependant d'être séduisante-dit le Sentiments
de l'Académie sur Le Cid, en 1638. Retenons surtout ce mot de Balzac :
Corneille "a un secret qui a mieux réussi que l'art même".
5.OPINION PERSONNEL SUR L'ŒUVRE
Même si est une œuvre vieux et avec une texte difficile, c′est plus
facile de lire. C′est trés intérésant la modalité dans laquelle
Corneille peut impressioné ses
lecteur. En sachant les œuvres d′après Corneille, il a apporté par son
chef-dœuvre un nouveau fraîcheur dans la littérature française. Cette
chef-d′œuvre a une grande inclinaison forte pour la vérité, la valeur,
l′honneur, avant le sentiment de l′amour. Pour ceux qui sont des caractères
romantiques, on va paraître peut-être plus difficile de compredre, parce que à
Corneille l′honneur est supérieur à l′amour. Je ne sais pas comment je
déciderais en place de Chimène, mais de tout façon est une décision trés
difficile: le sang ou le cœur.
BIBLIOGRAPHIE
1.Bercescu,
Sorina-"Istoria literaturii franceze",
2.Histoire de la littérature française
3.Histoire illustré de la littérature française