vineri, 3 octombrie 2014

Pierre Corneille - Le Cid

1.LA VIE DE PIERRE  CORNEILLE

                   Pierre  Corneille, aussi appelé "le grand Corneille" ou "Corneille l'aîne", est  l'un de plus connu   dramaturg et poète de la literature française du XVIIᵉ  siècle. Était  né   à   Rouen   le   juin  1606  dans une  famille  de  petite  bourgeoisie  qui  avait accédé aux charges administratives ou judiciaires: Son père, Pierre Corneille, était avocat du Roi à la table de marbre de Normandie et maître particulier des eaux et forêts du Vicomté de Rouen. Sa mère, Marthe Le Pesant de Bois-Guilbert était également de noble famille. Ils eurent sept enfants et Pierre Corneille en était l'aîné, le cadet ayant vingt-trois ans de moins que lui. Le berceau de la famille Corneille est situé à Conches-en-Ouche où les Corneille sont agriculteurs et marchands tanneurs.Dans la famille Corneille, trois devinrent auteurs célèbres, Pierre Corneille, Thomas Corneille, un de ses petits frères qui composa la pièce à grand succès " La Devineresse " et leur neveu, le célèbre Fontenelle, fils de l'une de leurs petites soeurs, Marthe, Madame de Fontenelle. Il fait de brillantes études secondaires au Collège de Bourbon tenu par les Jésuites. Il remporte plusieurs prix et se découvre une passion pour l'éloquence des stoïciens latins et pour le théâtre que les jésuites font couramment pratiquer à leurs élèves dans un but pédagogique.[]
                      Puis, comme tous les aînés Corneille, il fait des études de droit. Il prête serment comme avocat le 18 juin 1624 au Parlement de Rouen.] En 1628 son père lui achète pour 11 600 livres deux offices d'avocat du roi, au siège des Eaux et Forêts et à l'amirauté de France à la Table de marbre de Rouen. Il prend ses fonctions le 16 février 1629. Timide et peu éloquent, il renonce à plaider. Tout en continuant son métier d'avocat, qui lui apporte les ressources financières nécessaires pour nourrir sa famille de six enfants[], il se tourne alors vers l'écriture et le théâtre dont ses personnages lui permettent de retrouver la vocation d'orateur qui lui faisait défaut comme plaideur.]
                En 1635, première représentation de sa nouvelle pièce, la comédie " La Place Royale ", qui fut très bien reçu. Pierre Corneille aimait donner comme titres, les noms des endroits les plus fréquentés de l'époque, ce qui plaisait bien au public. En année 1635, le  Cardinal  de  Richelieu ayant apprécié les louanges de Corneille, demanda a celui-ci de se joindre à ses quatre auteurs, M.Boisrobert (abbé de Châtillon-sur-Seine, l'aumônier du Roi et Conseiller d'État), M. Collelet, M. de L'Estoile (fils du grand audiencier qui écrivit ses mémoires) et  M.Rotrou, pour composer les pièces qu'il demandait, car  Richelieu était un passionné de théâtre. Ce fut appelé " Les Pièces des Cinq Auteurs ". Pierre Corneille, étant dans le besoin financièrement, accepta vivement l'offre du Cardinal, qui commanda les pièces et les fit représenter devant le Roi, Louis XIII  et la cour. Une des plus grande pièce fut la comédie " Thuileries ", et sa première représentation fut le 4 mars 1635 devant la Reine Anne d'Autriche à l'Arsenal. Ce fut sur la pièce " Thuileries " que Corneille eut l'audace de changer le troisième acte, ce qui déplut à Richelieu qui lui fit rappeler qu'il lui devait soumission. Corneille déçu de cette remarque et étant moins payé que les autres auteurs, démissionna en prétextant son devoir de famille à Rouen.
                    D'aprés la representation de L'Illusion comique,  il faillit abandonner sa vocation de poète mais une nouvelle rencontre sur Rouen,l'ancien secrétaire des commandements de la Reine-mère,Marie de Médicis, l'en dissuada. M. de Chalon lui souffla l'idée de s'inspirer du théâtre espagnol en traduisant des oeuvres de Guillen de Castro. C'est ainsi qu'il composa sa plus grande oeuvre " Le Cid",avec lequel commence une trés dure "guerre", entre Corneille et le Cardinal.Le 12 janvier 1639, Corneille revient sur Paris. Pendant la " guerre " des auteurs, Corneille avait décidé de partir à Rouen. Le 12 février 1639, le père de  Corneille , mourut à Rouen, profondément touché, deviant le nouveau chef de famille, soutenant ainsi sa mère et ses frères et soeurs.
                       En 1640, Pierre Corneille tomba passionnément amoureux d'une jeune fille, nommée Marie, fille de Mathieu de Lampière, Lieutenant Général des Andelys, en Normandie. Pensant qu'il ne pourrait jamais l'épouser, il commença à se morfondre. Le Cardinal le voyant ainsi, lui demanda ce qu'il le tourmentait autant. Étrange retournement de Richelieu qui ordonna à Mathieu de Lamperière de se présenter à Paris. La demande en mariage fut acceptée et célébrée la même année. Le lieutenant avait une seconde fille, Marguerite, et le frère de de notre auteur, Thomas Corneille, en tomba passionnément amoureux et le père de celle-ci du accepter une deuxième demande en mariage.  Corneille et son épouse  partirent pour Rouen pour y passer leurs nuits de noces et leur vie. Ils vécurent dans la maison familiale ayant comme voisin mitoyen, le jeune couple,  son frère, et son épouse. Les deux frères devinrent de plus en plus liés suite à leur mariage avec les deux soeurs. De son mariage, Pierre eut six enfants, deux filles et quatre garçons dont deux garçons mouront prématurément. L'auteur continua d'écrire, et même-si fut refuse le premier fois, en 1647 a étét accépté à l'Academie française.
En 1658, la mère de Corneille  mourut à Rouen. Suite aux grands succès de ses dernières pièces, et ayant de plus en plus de responsabilités sur Paris, décida dans le courant de l'année 1662, de rester dans la capitale et de faire venir son frère auprès de lui. À la fin de cette année, Thomas  arriva donc à Paris. En 1667, une événement trés tragique, la mort du Charles, le troisième fils à l'âge de quatorze ans, au siège de Grave mit Corneille  et sa femme dans une profonde tristesse. Au mois de juillet de la même année, les époux  Corneille virent leur fils aîné,, Capitaine de Cavalerie, alors âgé de vingt-quatre ans, blessé et rentrer en brancard à Paris, suite au siège de Douai. En avril 1680, le quatrième et dernier fils, Thomas, rentré précédemment dans les ordres, fut pourvu de l'Abbaye d'Aiguevive en Touraine.
                  Des deux filles du couple ,Marie, l'aînée des six enfants, épousa en premières noces, le Sieur de Guénébault, et, devenue veuve, elle épousa en secondes noces, Jacques de Farcy. La deuxième fille ,Marguerite, devint religieuse sous le nom de  Soeur de la Trinité dans l'ordre des Dominicains, au couvent du faubourg Cauchoise de Rouen. Le fils aîné,Charles, capitaine de cavalerie, devint gentilhomme de la maison du Roi et épousa  Marie Cochois, fille d'un marchand de Paris.
                 Vers la fin de sa vie,  malgré la gloire grandissante, vécut pauvrement. Il vécut de la pension Royal qu'il obtint de Louis XIV. Durant sa vie, il vécut sur les ventes de ses tragédies et quelques minces rentes qui furent vite utilisées pour l'éducation de ses enfants. La vieillesse se faisant sentir commença à faiblir, sentant la mort approcher, il brûla quelques papiers personnels et vendit sa maison de Rouen, le 10 novembre 1683.
                  Entouré de sa famille, Pierre Cornieille mourut la nuit du 30 septembre au 1er octobre 1684, dans sa maison  de la rue d'Argenteuil à Paris.
                   Pour qui cherche dans la vie d'un auteur les germs de son œuvre, le cas de Corneille  est singulièrement  embrassant. Le poète de la majesté romaine et de l'heroïsme fut un paisible bourgeois de province, practiquant modestement les vertus domestiques et chrétiennes tout au long d'une vie calme et unie. Si eloquent dans ses tragedies. Il était timidw, peu brilliant en société et disait mal ses vers. Le héros qu'il portrait en lui, c'est dans son œuvre seulement qu'il l'a realize. Pourtant la separation n'est pas totale entre l'homme et l'auteur. Sa formation rhétorique et morale par les Jésuites a eu une influence sur son œuvre. Avec M.Jean Schlumberger, on peut voir également un trait d'autobiographie dans l'émouvante affection qui unit les fils de Cléopâtre dans Rodogune, ainsi qu'un Héraclius et Martian dans Héraclius: Pierre et Thomas Corneille étaient eux-mêmes unis au point d'habiter constamment la meme maison et de laisser leur heritage indivis. Ce fut un home de mœurs trés simples, timide et gauche dans ses manières, modeste dans ses relations avec les autres. Il fut trés sincèrement et trés naïvment dévot. Les passions ne troublèrent point sa vie: il était home de famille, économe et range, et si La Bruyère s'étonne "de ce qu'il jugeât de la bonté de ses pieces par l'argent qui lui en revenait" c'est que La Bruyère, célibataire aux gages de Condé, oublie que Corneille avait six enfants à établir et vivait hors de toute dependence. Au total le plus bourgeois des homes, pourtant aucun d'eux n'a plus magnifiquement exalté la grandeur de l'âme humaine.
                   Ainsi Corneille avait l'experience de la passion et de "l'amitié fraternelle". Enfin, si l'homme était modeste et l'écrivain plein de scrupule, le poète avait pleinement conscience de sa proper grandeur.






2.PÉRIODES DE CRÉATION  ET SON ŒUVRE
              Un amour de jeunesse, pour Catherine Hue, lui inspira sa première comédie, Mélite, que était joué à Paris en 1629, le poète ayant son dèbut literaire. Célèbre dès son coup d'essai, Corneille continue à donner des comédies : 1630, La Clitande, peu reussie, 1631-La Veuve, 1631-La Galerie du Paris ou l'amie rivale, 1633-La Suivante, la plus arificiale de ses comédies, et Médée, La Place Royale.
              En 1636, eut lieu la première représentation de la comédie" L'Illusion comique ", que est une œuvre étrange où le réalisme se mêle à la féerie, le burlesque au pathétique.
             En 1637, sa pièce nouvelle  " Le Cid " fut représentée trois fois au Louvre. Le Cardinal de Richelieu, ne voulant pas désapprouver le  Roi , demanda qu'elle soit jouée par deux fois en son hôtel particulier, mais jaloux de ce succès, qui faisait de l'ombre à ses propres oeuvres écrites par ses " quatre auteurs " restants, s'allia avec "un ami" de Corneille, Scudéry, devenu jaloux également, pour calomnier et attaquer Corneille. Bientôt, d'autres amis de Corneille ,Mairet et Claveret  se joignirent à  Richelieu et Scudeéry. Même-si, Le Cid a eu une trés grande succèss au publique.
             En 1637, Pierre Corneille décida de répondre à ces détracteurs par l'intermédiaire d'une nouvelle pièce " l'Excuse à Ariste ", montrant ainsi son mépris pour la jalousie et les intrigants. Mais le succès du " Cid " continuant toujours et devenant de plus en populaire, fit augmenter la volonté de ces anciens amis à assombrir sa belle réputation. La nouvelle " guerre " entre auteurs persistait et commençait à prendre une telle ampleur, que le Cardinal décida d'y mettre un terme en demandant à un de ses auteurs, Boisrobert, d'écrire à Mairet, le 5 octobre 1637, pour lui insuffler de cesser injures et calomnies. Mais ce fut l'Académie qui y mit un véritable terme en 1638. Pourtant, dans le courant de l'année 1637, Richelieu et Scudéry avaient essayé de forcer l'Académie à condamner le " Cid " et  Corneille, mais celle-ci, reconnaissant la richesse du texte et les talents de l'auteur, fit de bonnes critiques à la pièce et maintint ainsi la bonne réputation de Corneille.
                Corneille a médité les ritiques de l'Académie. Il donne en 1640 deux tragédies romaines, Horace et Cinna, rigoureusement conformes aux régles, moins tendres et plus austères que le Cid, mais parfaitement accomplies. Après l'honneur castillan, il peint la grandeur romaine dans tout son éclat. Dans l'année de son marriage, 1640, la tragédie " d'Horace " fut pour la première fois représentée, imprimée et dédiée à Richelieu. Cette nouvelle tragédie fut très bien accueillie mais quelques critiques commencèrent à revenir. Toujours dans cette même année, lui succéda une deuxième pièce " Cinna " qui devint un nouveau grand succès, unanime cette fois-ci.. Une troisième pièce, " Polyeucte ", écrite sous le joug de l'amour qu'il venait de connaître, fut également interprétée. Cette confronte à cette grandeur romaine la grandeur chrétienne, au héros païen le martyr. c'était une hardiesse, à l'époque, de porter à la scène un sujet sacré. d'ailleurs le public du XVIIᵉ siècle et du XVIIIᵉ siècle  s'interessa beaucoup plus au drame humain qu'au drame mystique. c'est pourtant cette insertion du surnaturel dans le monde humain qui donne à Polyeucte son véritable prix. Avec Polyeucte, Corneille est arrivé au sommet de sa carrière dramatique. Il semble hésiter maintenant sur la voie à suivre, soucieux à la fois de plaire au public et d'innover sans cesse.
              En 1642-1643, naquit Pierre, premier fils des époux Corneille et des tragédies " Cinna ", " La Mort de Pompée " et " Le Menteur ", qui furent toutes de grands succès et en 1646, il fit publier " Théodore ".
               En 1644, l'entrée de l'auteur fut refusée à l'Académie, sous prétexte qu'il vivait à Rouen et qu'il ne pouvait assister aux assemblées. Enfin, le 22 janvier 1647, Corneille reçut sa place à l'Académie, sa candidature fut admise suite à l'annonce , qu'il passerait une partie de l'année sur Paris. Cette même année, il fit la première représentation et la publication de sa tragédie " Héraclius " (1644) et l'impression de " Rodogune "(1647).
               En 1650, Pierre Corneille fit représenter ses trois nouvelles pièces, " Andromède ", qui fut un grand succès, la tragi-comédie " Don Sanche d'Aragon ", qui fut un petit succès éphémère, et la tragédie " Nicomède ". Dans le courant de la même année, Corneille décida de vendre ses charges de magistrature.
               En 1651, Corneille essuya un échec suite à la représentation de " Pertharite ", et son humeur mélancolique et brusque le fit se décourager et penser qu'il était trop âgé pour le théâtre et voulant l'abandonner, il se tourna donc vers la religion. Ainsi, les jésuites lui demandèrent de traduire " l'Imitation de Jésus-Christ ". Une autre version indiquerait que le Chancelier Séguier, indigné par la pièce de Corneille, " L'Occasion perdue et recouvrée ", pièce qui fit scandale, lui aurait demandé de se confesser au Révérend Père du couvent de Nazareth dont le Chancelier Séguier était fondateur. Le Révérend ayant absous Corneille, lui aurait donné comme pénitence de traduire " L'Imitation de Jésus-Christ ". Courant de l'année 1651, Pierre Corneille fit publier sa traduction des vingt premiers chapitres de " l'Imitation de Jésus-Christ ". Cette première partie ayant un tel succès, fut réimprimée trente-deux fois et incita Corneille à continuer. Sa pièce " Andromède " fut également imprimée au cours de cette même année.
              En 1652, il fit paraître la seconde partie de sa traduction de " l'Imitation de Jésus-Christ " à la demande de la Reine Mère, Anne d'Autriche, admirative de la première partie.  En 1653, il fit paraître la troisième partie, suite à une grave maladie qui failli l'emporter, en 1654, parut la quatrième partie, en 1656, parut la cinquième et dernière partie de sa traduction de " L'Imitation de Jésus-Christ ". En cette même année, Pierre Corneille composa des stances " Marquise ", dédiés à la Marquise du Parc, qui refusa ses avances. Il nommait de temps à autre ses stances " Iris" au lieu de " Marquise ".
             Après un long silence Corneille donne en 1659 sa nouvelle tragédie " Oedipe ",que fut repreésentée  au Théâtre de l'Hôtel de Bourgogne, celle-ci fut un nouveau grand succès, quoique la pièce ne soit pas bonne.
             Le 25 février 1662, première représentation de la nouvelle pièce de Corneille, " Sertorius ", interprétée par les Comédiens du Marais. Elle fut imprimée la même année et ayant un tel succès que la Troupe de Molière l'interpréta également, à partir du 23 juin 1662. En janvier 1663, Corneille fit représenter sa nouvelle tragédie " Sophonisbe " par la troupe royale. En juillet 1664, la tragédie " Othon " fut représentée pour la première fois devant la cour de Fontainebleau. En 1665, Pierre Corneille fit imprimer " Les Louanges de la Sainte Vierge ".
             En 1666, la tragédie " Agésilas " représentée à l'Hôtel de Bourgogne, fut reçue assez froidement par le public. Le 4 mars 1667, fut représentée par la Troupe de Molière, la nouvelle tragédie " Attila " de Corneille, celle-ci fut assez bien accueillie. En 1670, la Princesse Henriette d'Angleterre, épouse de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV, demanda aux deux auteurs, Jean Racine et Pierre Corneille, d'écrire séparément des vers sur les amours de Bérénice. La Princesse Henriette d'Angleterre choisit et préféra la célèbre tragédie, " Bérénice " composée par Jean Racine, à celle de Corneille " Tite et Bérénice ". Molière décida d'interpréter le 28 novembre, " Tite et Bérénice ", de son grand ami Corneille, malgré les éloges et le grand succès pour la " Bérénice " de Jean Racine. Le succès et la notoriété montante de Jean Racine, commencèrent à faire de l'ombre à Corneille. À la fin de cette même année, Molière ayant reçu la responsabilité des fêtes du carnaval de 1671, eut l'idée d'écrire une pièce sur Psyché et l'Amour, pour cela il demanda à son ami Pierre Corneille de collaborer avec lui, Quinault se joignant également à eux.
              La cour découvrit une nouvelle tragédie " Psyché " au théâtre des Tuileries,en 1672 . La pièce y fut reçut avec succès. En 1672, Corneille composa une comédie " Pulchérie ". En fin d'année 1674, fut représentée la pièce " Suréna ", qui reçut un accueil mitigé.





3.LE CID
A.RÉSUMÉ
               L'action se passé à Seville, au XIᵉ siècle. Rodrigue, fils du vieux don Diègue, et Chimène, fils de don Gormas, s'aiment. Mais une querelle éclate entre les pères des deux jeunes gens et don Gormas soufflette don Diègue. Trop vieux pour tirer lui-même vengeance de cet affront, don Diègue remet ce soin à Rodrigue:"Meurs ou tue". Rodrigue, placé ainsi entre son amour et son honneur, opte pour l'honneur: il provoque et tue don Gormas. Venger son père deviant à son tour le plus impérieux devoir de Chimène: elle s'y emploie de toute son énergie, mais laisse entendre au jeune home qu'elle ne peut le  hair. Cependant Rodrigue s'illustre en repoussant les Maures qui tentaient d'enlever Séville par surprise, et le roi, pour sonder les sentiments de Chimène, lui annonce que celui qu'elle s'obstine à chattier a succombé à ses blessures. Chimène s'évanoiut. Détrompée, elle exige le jugement de Dieu. Elle accepte don Sancho pour champion. Le roi consent à tout, mais Chimène doit promettre d'épouser le vainqueur, quell qu'il soit. Or Rodrigue triomphe facilement de don Sanche, et Chimène doit pardoner publiquement à Rodrigue. Toutefois son deuïl est trop recent pour qu'elle puisse l'épouser, avec beaucoup de sagesse, le roi conseille au Cid d'aller porter la guerre chez les Maures :"le temps, sa vaillance et son roi " agiront pour lui.   
B.CARACTÉRISATION DES PERSONNAGES PRINCIPAUX
                   Les personnages de la drame cornelien seront hors du commun par leur rang ou par leur grandeur d'âme. Avec Corneille, le héros tragique tend à devenir un héros tout court. Il aspire à la plus complète réalisation de lui-même. Corneille est invinciblement attiré par les âmes fortes. Ainsi Rodrigue est un héros de l'honneur familial et féodal. Ces personnages sont aussi fières, s'agitant avant tout d ne pas déchoir à ses propres yeux. Sans doute des considérations extérieures interviennent : s'il ne provoquait pas le Comte, Rodrigue serait déshonoré aux yeux de son père, aux yeux de tous. Honni comme un lâche par la société féodale dans laquelle ilvit, il  deviendrait une sorte de paria. Mais, loin de se révolter contre  ce code social de l'honneur ou de s'y soumettre comme à une contrainte arbitraire, il le fait sien par l'adhésion de la raison. Dès lors sa décision ne doit rien qu'à lui-même, à sa volonté libre et souveraine. s'il renonçait à venger son père, il se dégraderait à ses propres yeux et aux yeux de Chimène. Une fois le Comte mort, Chimène agira come lui, pour les mêmes raisons. En revanche, Rodrigue ne craint pas de braver l'opinion et les bienséances en paraissant chez Chimène dont il vient de tuer le père. Lorsque l'Infante lutte contre son amour pour Rodrigue, elle n'obéit pas à un simple préjugé de caste. Elle se jugerait diminuée si, dédaignant ce qu'elle se doit, elle cédait à son inclination. Cet amour pourtant est bien loin d'être un égarement. Mais sa raison  lui persuade qu'elle doit renoncer à Rodrigue : il y va de sa gloire, c'est-à-dire du respect qu'elle se doit à elle-même, comme princesse de sang royal.

C.SYMBOLISME
                 Le Cid dans son ensemble est animé par une métaphore puissante, celle du sang généreux, versé ou offert , du sang  de la race, qui ne peut mentir, ou qui crie vengeance :Don Diègue "Viens, mon  fils, viens, mon sang,...", Rodrigue "Cette ardeur que dans les yeuxje porte, Sais-tu que c'est son sang ?le sais-?".
                 Tragédie du sang généreux, Le Cid est aussi la tragédie des épées. Ainsi tout un symbolisme hardi et vibrant, poètique et pathétique, transfigure les méthaphores et confère à la pièce une atmosphère héroïque.
                  À la poèsie héroïque répond le lyrisme de la tendresse. Lorsque l'émotion du héros devient trop forte, le lyrisme, brisant l'uniformité du rythme tragique s'épanouit dans desstances. Loin d'interrompre d'action, ces moments de suspension en marquent le tournant décisif : à la fin de ses stances Rodrigue voit clair dans son cœur, dans l'effusion mystique et la prièe. D'autre part, la variété des rythmes et des rimes, les effets de refrain permettent au poète de rendre aves plus nuances et plus d'intensité les sentiments de son héros dans la crise qu'il traverse. Il atteint le sublime, idéal suprême du XVIIᵉ siècle classique, que La Bruyère définissait ainsi :"Le sublime ne peint que la vérité, mais en un sujet noble..."          

  Les trois règles :
1.L′unité de l′action
C’est bien l’amour menacé de Rodrigue et Chimène qui constitue presque tout le sujet de la pièce. Cependant, la « tragédie de l’infante est une intrigue secondaire venant se greffer, sans nécessité absolue, sur l’intrigue principale. Corneille d’ailleurs le reconnaîtra dans un passage du Discours : « Aristote blâme fort les épisodes détachés et dit que les mauvais poètes en font par ignorance et les bons en faveur des comédiens pour leur donner de l’emploi.» La « tragédie de l’infante » est de ce nombre.
2.L′unité de temps
L’action occupe sensiblement vingt-quatre heures ainsi réparties .
Premier jour, dans l’après-midi : querelle de don Diègue et du comte, duel de Rodrigue et du comte. Nuit la bataille contre  les Maures.     
Deuxième jour : assemblée chez le roi. Comme on le voit, la règle des vingt-quatre heures a été respectée mais Corneille dira dans son Examen du Cid combien cette contrainte a porté préjudice à la vraisemblance de l’intrigue : « La mort du comte et l’arrivée des Maures s’y pouvaient entre-suivre d’aussi près qu’elles font, parce que cette arrivée est une surprise qui n’a point de communication, ni de mesure à prendre avec le reste; mais il n’en va pas ainsi du combat de don Sanche, dont le roi était le maître, et pouvait lui choisir un autre temps que deux heures après la fuite des Maures. Leur défaite avait assez fatigué Rodrigue toute la nuit pour mériter deux ou trois jours de repos.[ ] Ces mêmes règles pressent aussi trop Chimène de demander justice au roi la seconde fois. Elle l’avait fait le soir d’auparavant, et n’avait aucun sujet d’y retourner le lendemain matin pour en importuner le roi, dont elle n’avait encore aucun lieu de se plaindre, puisqu’elle ne pouvait encore dire qu’il lui eût manqué de promesse. Le roman lui aurait donné sept ou huit jours de patience avant de l’en presser de nouveau; mais les vingt quatre heures ne l’ont pas permis : c’est l’incommodité de la règle. »
3.L′unité de lieu
La pièce se déroule en Espagne dans le royaume de Castille à Séville.Elle se déroule dans trois endroits différents : la place publique, le palais du roi et la maison de Chimène. Corneille a donc dévié la règle qui préconise le choix d’un lieu unique. Voici les explications qu’il donnera dans son Examen du Cid : « Tout s’y passe donc dans Séville, et garde ainsi quelque espèce d’unité de lieu en général ; mais le lieu particulier change de scène en scène, et tantôt, c’est le palais du roi, tantôt l’appartement de l’infante, tantôt la maison de Chimène, et tantôt une rue ou une place publique. On le détermine aisément pour les scènes détachées ; mais pour celles qui ont leur liaison ensemble, comme les quatre dernières du premier acte, il est malaisé d’en choisir un qui convienne à toutes. Le comte et don Diègue se querellent au sortir du palais ; cela se peut passer dans une rue ; mais, après le soufflet reçu, don Diègue ne peut pas demeurer en cette rue à faire ses plaintes, attendant que son fils survienne, qu’il ne soit tout aussitôt environné de peuple, et ne reçoive l’offre de quelques amis. Ainsi il serait plus à propos qu’il se plaignît dans sa maison, où le met l’espagnol, pour laisser aller ses sentiments en liberté ; mais en ce cas, il faudrait délier les scènes comme il a fait. En l’état où elles sont ici, on peut dire qu’il faut quelquefois aider au théâtre et suppléer favorablement ce qui ne s’y peut représenter. Deux personnes s’y arrêtent pour parler, et quelquefois il faut présumer qu’ils marchent, ce qu’on ne peut exposer sensiblement à la vue, parce qu’ils échapperaient aux yeux avant que d’avoir pu dire ce qu’il est nécessaire qu’ils fassent savoir à l’auditeur. Ainsi par une fiction de théâtre, on peut s’imaginer que don Diègue et le comte, sortant du palais du roi, avancent toujours en se querellant, et sont arrivés devant la maison de ce premier lorsqu’il reçoit le soufflet qui l’oblige à y entrer pour y chercher du secours. ». L′action se derule à la a maison de Chimène, La place publique devant le palais royal, Le palais royal (surtout la Salle du trône)
                Ainsi l'amour n'occupe pas dans l'ensemble du théâtre cornélien la même place que dans la tragédie racinienne, et surtout il n'y joue pas le mêe rôle. "Il faut qu'il se contente du second rang", laissant le premier soit au "devoir de la naissance"et au "soin de l'honneur", soit à des passions réputées plus nobles et plus mâles, telles que l'ambition et la vengeance. Il arrive même qu'il  ne serve que d'ornament, mais alors la tragédie y perd  beaucoup en valeur humaine. Corneille théoricien considère l'amour comme une passion chargée de faiblesse. Ainsi l'amour seul est digne d'être confronté avec la gloire. C'est que s'ils s'opposent souvent, ou du moins paraissent s'opposer, leur essence au fond est la même : la gloire est fondée sur l'estime de sui-même, l'amour sur l'estime pour l'être aimé. À la différence de Racine, Corneille peint généralement l'amour partagé. Par un instict sûr, le héros s'éprend de la femme la plus parfait qu'il connaisse, et celle-ci est séduite à son tour par cet élan vers la perfection qu'elle devine chez lui .L'intuition est en effet divinatrice : Chimène aime Rodrigue avant qu'il ait eu l'occasion de s'illustrer. Elle pressent en lui(de même  que l'Infante) le héros futur.
                 Les affaires d'Ètat tiennent une place capitale dans le théâtre de Corneille, même lorsque le sujet n'est pas politique, quelque puissant intérêt d'Ètat forme comme une toile de fond : dans Le Cid, Rodrigue sauve le royanne par sa victoire sur les Maures. Corneille, en s'attachant surtout à la politique dans l'histoire, était donc d'acord avec ses contemporains.  Il s'y complut d'autant mieux que la politique offrait à ses personnages précisément le genre d'activité qui leur convenait : la réflexion y même tout, les actes y résultent d'ou choix volontaire et non d'une impulsion aveugle. Quand elle ne mêne pas l'action, elle fournit le milieu dans lequel baigne l'intrigue. c'est pourquoi il a travaillé de préférence sur l'histoire romaine, la plus politique de toutes les histoires.
                  Et il y avait aussi  une sorte d'harmonie préalable entre le caractère qu'il rêvait pour ses héros et le type conventionnel du Romain :énergique, tenace, maître de soi. Il faut en effet se garder de croire que Corneille en peignant ses Romains, ait voulu faie revivre des personnages historiques :le type oratoire du Romain, celle des rhéteurs, des satiriques, des moralistes. Mais à ce mannequin glorieux, il a mis un ressort qui l'anime : une âme contemporaine.
                      Corneille aime les débats oratoires. Il organise de véritables procès : celle de Rodrigue devant le roi Don Fernand, avec le réquisitoire de Chimène et le plaidoyer de Don Diègue.
D'autres débats viennent en varier le rythme :c'est la scène où Rodrigue provoque le Comte. Chez Corneille souvent est impossible de distinguer  l'éloquence et poésie. Certaines tirades manifestement oratoires sont pourtant lyriques par le sentiment passionné qui les anime d'un bout à l'autre, comme le monolgue de Don Diègue :"O rage ! ô désespoir ! ô viellesse ennemie !"


4.INTÉGRATION DANS UNE COURANT LITTÉRAIRE.CARACTÉRISTIQUE
                       Aucun auteur dramatique n'a approfondi l'essence de son art, et médité sur les problèmes qu'il pose, avec plus de rigueur et de scrupule que Corneille. Avant d'étudier la conception de l'homme et du conflit tragique que nous révèlent ses chefs-d'œuvre, il convient donc d'exposer son système dramatique tel qu'il ressort de ses ouvrages théoretiques, Discours et Examens. Toutefois ce système n'a pris corps que de longues années après le Cid et Polyeucte. Ces tragèdies le contenaient sans doute en germe, mais elles n'ont pas été faites pour illustrer une théorie dramatique.
                         Le principe fondamental des drames de Corneille, c'est la vérité, la ressamblance avec la vie. Il accepte  des règles, parce qu'il croit qu'elles accroissent la vraisemblance de l'action dramatique.Certaines de ses intrigues ont paru compliquées, chargées de situations curieuses, de péripéties surprenantes. Ce qui l'interessee, ce sont les problèmes psychologiques qui naissent des situations. Si l'action est en effet coupée plus fréquemment que chez Racine par des événements extérieurs, c'est qu'ici la force étudiée est la volonté : or la volonté tend nécessairement à se manifester par des actes, et ces actes à leur tour lui préparent de nouvelles difficultés qu'elle  résoudra par des actes nouveaux. Ainsi l'action  chez Corneile ricoche constamment de l'intérieur à l'extérieur et récoproquement, de la pensée à l'acte et de l'acte à la pensée. Mais c'est l'étude de la pensée, moteur essentiel du drame, qui demeure l'objet principal du poète.
                      Le sujet tragique sera un épisode célèbre emprunté à l'histoire ou à la légende, ce qui exclut les intrigues inventées à plaisir. Corneille préfère d'ailleurs l'histoire, en particulier l'histoire romain au mythe. Les sujets de Corneille son toujours incontestables, puisqu'ils sont arrivés. Ce sont des sujets historiques, donc vrais. L'histoire en est garante. Aussi ne faut-il rien fonder que sur elle. Cependant il ne faut pas perdre de vue que Corneille a utilisé l'histoire comme un moyen, non comme une fin.
                      Or de leur côté, les écrivains obéissant au rationalisme instictif qui entraîne toute cette époque, inclinent à rejeter l'exubérance et le romanesque, à concentrer l'action autour de la crise morale. Exigences de la société mondaine, tendances des auteurs s'accordaient donc à merveille. Les règles, les fameuses règles des trois unités renouvelées d'Aristote, "....Qu'en un lieu, qu'en un jour un seul fait accompli..." ont simplement donné la formule du goût général. Il  est essentiel de le bien marquer. Elles sont apparues non point comme fondées en autorité, mais en raison : elles posaient les conditions nécessaires à la vraisemblance. Ce n'est qu'à l'époque de la décadence du théâtre classique qu'elles ont pris, par une méconnaissance complète de leur  origine, la figure d'un système rigide institué par l'arbitraire pour paralyser le génie. Celui qui les introduisit fut Mairet, qui n'a guère d'autre titre à notre souvenir. Mais les œuvres qui les consacrèrent, qui fixèrent par là la notion de la tragédie classique, qui marquèrent donc une époque dans l'histoire des lettres, ce furent Le Cid, encore imparfaitement, et surtout Horace et Cinna.   
                      Avec Le Cid, Corneille n'épilogue plus sur le magie du theâtre, il la  met en action. Il prend conscience de son véritable génie au contact du drame espagnol. L'honneur castillan, romanesque, éloquent, exalté, révèle au poète le type d'humanité auquel il aspirait confusément. Corneille doit beaucoup à l'Espange (Le Cid, La Menteur), et aux écrivains latins d'origine espagnole :Sénèque(Médée, Cinna) et Lucian(Pompée).
Son imagination romanesque trouve sa voie. Des Mocedades del Cid("Enfances du Cid") de Guilhem de Castro (pièce publiée en 1631), Corneille tire un chef-d'œuvre jeune et enthousiatse qui conquiert aussitôt tout Paris. Cette tragi-comédie est en fait notre première véritable tragédie classique et reste l'une des plus grandes. Mais elle garde un accent vibrant, spontané, des audaces qui font d'elle autre chose qu'une grande œuvre classique : jamais notre théâtre n'a été si près d'avoir son Shakespeare. Avec la fougue de la et du génie, Corneille bouseule les bienséances et plie les règles à son inspiration. Rieu de compassé dans Le Cid, une ardeur chevaleresque, des souffles de nuit d'Espagne, de l'ordre sans régalarité. Aussi pédants et jaloux se déchaînent-ils contre cette pièce. En ce qui concerne la querelle, dans ses Observations sur le Cid, Scudéry se plaint du sujet qu'il trouve mauvais,des emprunts à l'auteur espagnol,des libertés prises avec les règles. Guez de Balzac prend la défense de Corneille. L'Académie rend alors sa sentence, selon Chapelain et ses confrères, la pièce n'est conforme ni aux règles ni aux beinséances. Elle ne laisse pas cependant d'être séduisante-dit le Sentiments de l'Académie sur Le Cid, en 1638. Retenons surtout ce mot de Balzac : Corneille "a un secret qui a mieux réussi que l'art même".  


5.OPINION PERSONNEL SUR L'ŒUVRE

                Même si est une œuvre vieux et avec une texte difficile, c′est plus facile de lire. C′est trés intérésant la modalité  dans laquelle  Corneille peut  impressioné ses lecteur. En sachant les œuvres d′après Corneille, il a apporté par son chef-dœuvre un nouveau fraîcheur dans la littérature française. Cette chef-d′œuvre a une grande inclinaison forte pour la vérité, la valeur, l′honneur, avant le sentiment de l′amour. Pour ceux qui sont des caractères romantiques, on va paraître peut-être plus difficile de compredre, parce que à Corneille l′honneur est supérieur à l′amour. Je ne sais pas comment je déciderais en place de Chimène, mais de tout façon est une décision trés difficile: le sang ou le cœur.  
BIBLIOGRAPHIE

1.Bercescu, Sorina-"Istoria literaturii franceze",
2.Histoire  de la littérature française
3.Histoire  illustré de la littérature française


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