joi, 2 aprilie 2015

Teoria literaturii

          Literatura provine de la cuvantul latin litera -> cel mai mic element al scrisului alfabetic.
Textul poate veni de la latinescul textum = tesatura. La fel cum tesatura este formata din imbinari de fire, asa si textul este alcatuit din cuvinte si propozitii. La baza operelor literare se afla dorinta umana de a lasa in urma ceva creator, care sa supravietuiasca autorului.
       Cele mai vechi manifestari ale acestei dorinte sunt desenele preistorice din pesteri, care contin informatii "codate" sub forma de semne vizuale.
Poezia orala consta din texte stocate in memoria menestrelului si puteau fi recitite la cerere. Aceasta componenta orala a fost reactivata in sec XX prin intermediul radioului, benzilor ingregistrate si mai nou audio cartilor.
Audio literatura si versurile cantecelor prezinta trasaturile acustice ale fenomenului literar. Dimensiunea vizuala si orala a textelor literare s-a estompat in decursul istoriei.
In timp ce in Evul Mediu elementul vizual al scrierii era foarte important in manuscrisele bogat decorate, inventarea tiparului si perioada moderna duc la disparitia elementului vizual sau il reduc la cateva ilustratii in text.
Iconoclasmul modern restrictioneaza dimensiunea vizuala a textelor si vede scrisul ca un mediu ce poate functiona cu putina legatura cu elementul acustic al limbajului.
Paratextul e format din elementele ce intra in alcatuirea orizontului de asteptare al operei.
Hipertextul reprezinta derivarea unui text din altul, fie prin transformare, fie prin imitatie. Parodia este un hipertext.
Intertextul este tot ceea ce situeaza in mod explicit un text in relatie cu alte texte, sub forma citarii
Intertextualitatea  -> atunci cand intelegem ca orice enunt este o permutare, o asimilare si o prelucrare de enunturi anterioare. Intertextul constientizeaza si adanceste un adevar formulat inca demult, ca nimic nu este nou sub soare, ca totul s-a scris deja si noi de fapt doar rescriem si ca tot universul e o carte din care facem parte si noi.
Antiliteratura este o criza a ideii de literatura, concept legat de avangarda de la inceputul sec XX.

Voltaire - Candide

Candide (dans son titre complet Candide ou l'optimisme) est un conte philosophique de Voltaire, publié anonymement pour la première fois à Genève en 1759. En 1761, Voltaire ajoute dans une seconde édition que ce conte est (soi-disant traduit) de l'allemand, d'après l'oeuvre d'un certain Docteur Ralph. Ce livre connaît dès sa première publication un très grand succès auprès des lecteurs, moins auprès des critiques qui considèrent peu ce conte qu'ils voient comme une oeuvre mineure et sans importance.Cette oeuvre tient donc à la fois du conte (par le nom du héros éponyme, qui vient du latin « candidus » qui signifie blanc et qui symbolise donc son innocence), de l'essai philosophique par les idées qui y sont discutées (notamment la philosophie de Leibniz), mais aussi du roman d'apprentissage par le développement tout particulier de l'évolution intrinsèque du personnage principal au fil du récit.Candide est une œuvre vaste, qui couvre tous les sujets philosophiques du temps de Voltaire : la religion et le fanatisme, la liberté politique et la tyrannie, la connaissance et l’obscurantisme, le bonheur et la fatalité, la liberté et l’esclavage.
Mais le thème sous-jacent de Candide est le bonheur “ici et maintenant” (hic et nunc en latin), objectif ultime des Lumières, les autres thèmes (connaissance, liberté, déisme, …) servant de moyens pour servir cet objectif. Contre les philosophes de la Renaissance, qui promettaient le bonheur après la mort, dans une tradition classique chrétienne, le travail des Lumières vise à fournir aux hommes de leur temps les conditions de possibilité d’un bonheur immédiat : les Lumières ont développé le concept de droit au bonheur.
C’est finalement cette quête du bonheur que relatent les aventures de Candide. Quête car le bonheur se construit contre les aléas du destin, la folie des hommes et la déraison générale.Voltaire déteste l’optimisme et son créateur, le philosophe allemand Leibniz, qui est incarné et parodié au travers du personnage de Pangloss. L’optimisme de Pangloss est une position philosophique que l’on peut résumer comme ceci :
- Dieu est parfait
- Dieu a créé le monde
- Un être parfait créerait un monde parfait, donc le monde est parfait.
En outre, un être parfait créerait tout ce qui pourrait être créé, par conséquent tout ce qui pourrait exister existe en fait.
Par conséquent, ce monde est le meilleur des mondes possibles et tout est pour le mieux.

Voltaire montre le chemin intellectuel de Candide, qui est celui d’une désillusion : l’optimisme, dit Candide, c’est la manie de dire que les choses sont bien quand on est en enfer. En effet, Candide apprend que la quantité de bien est bien inférieure à celle du mal.
C’est le fameux tremblement de terre de Lisbonne, en 1755, qui semble être à l’origine de refus de l’optimisme chez VoltaireVoltaire se demande si Dieu est vraiment bon, ou bien s’il est vraiment tout-puissant. Candide sera la traduction de ce questionnement religieux et métaphysique.

Othello

     
 Othello is a tragedy by William Shakespeare, believed to have been written in aproximately 1603 and based on the italian short story. The tragedy begins with Iago who has been paid by Roderigo, a wealthy venetian, to spy on Othello. Iago reveals his officer, not him. Brabanzio finds out that, his daughter, Desdenora, has been stollen by and married to Othello.
Being caught, Othello explains that he wooed and won Desdemona with the stories of his adventures, and the duke finds Othello's explanation convincing and Desdemona herself defend her choice in marriage. The duke says that Othello must go to Cyprus for the defence against the turks. Roderigo tries to broke up the marriage of Othello and Desdemona because he was in love with her. Being tricked by Iago, Othello kills Desdemona for infedility. When he finds out that Iago tricked him that Desdemona was infidel he tries to kill him but he didn't succeded.
Themes: love, military heroism, danged of isolation
Motifs: sight, blindness, plants, animals, hell, demon and monsters.
Symbols : the handkerchief, the song "willow"

PARIS HIER et AUJOURD’HUI

Paris, la plus grande 
ville en Europe continentale
et la capitale de la France, 
a plus de 2.000 ans. 
La tribu gauloise antique, 
les Parisii, ont donné leur 
nom à la ville, mais Jules 
César l'a rebaptisée Lutetia 
(Lutèce); heureusement, 
le nom ne colle pas! 
Paris a été fondé sur le
"Ile de la Cité", une île
où une personne physique
traverse nord-sud la
 Seine, quelque 233 miles
(375 kilomètres) en amont
 de l'embouchure du fleuve
 sur la Manche. L'île a formé
 un bastion défensif naturel
et a offert un bon point de
passage sur une rivière qui
 séparait les deux moitiés
de la Gaule.

Les Parisii s'installèrent sur l'île au milieu du troisième siècle avant J.C. et ont prospéré (ils frappèrent des pièces d'or) jusqu'à l'arrivée des Romains au temps de César en 53 avant J-C. Un an plus tard, ils se révoltèrent sous Vercingétorix (nuances d'Astérix ici), mais ont été écrasés par Labienus, lieutenant de César.
Les Romains ont eu leur propre
style. Ils ont construit une nouvelle ville sur 
les hauteurs de la rive gauche, mais les 
   invasions germaniques
   à la fin du IIIe siècle 
après JC ont causé d'importantes 
destructions. En conséquence, 
ils ont construit un fort massif
 sur l'Ile de la Cité, qui a eu 
 la rivière comme une 
protection additionnelle. 
Après la chute de l'empire romain, les dirigeants de la France s'installèrent sur l'île pour les mêmes raisons que les Gaulois et les Romains. Commerce a prospéré comme la rivière, maintenant la Seine, assurait le transport aussi bien que de la protection et la population a augmenté. Malheureusement, cela a conduit la ville, 
   limitée par 
   la taille de l'île,
   devenant encombré,
   insalubre, et le 
   plus vulnérable aux 
   épidémies de maladies,
   en particulier la peste. 

    Paris sort ruinée de la Guerre de Cent Ans : Jeanne d’Arc, en 1429, échoue dans sa tentative de la libérer des Anglais et de leurs alliés bourguignons. Charles VII et son fils Louis XI s’en méfient et n’y séjournent qu’exceptionnellement, lui préférant le Val de Loire.
Sa 
 population augmente entre 1422
   et 1500, remontant de cent mille
  à cent cinquante mille âmes. Une 
  modeste expansion économique reprend 
  vers le milieu du XVe siècle, mais la ville 
  souffre de l’absence de la Cour. Paris se 
  transforme en une ville administrative et
  judiciaire.
Quand tout cela est devenu trop, les rois sont sensiblement emménagé vers un nouvel emplacement sur la rive droite, où ils ont construit le musée du Louvre, d'abord une forteresse, puis un palais. Du 15e au 17e siècle, le Louvre était le coeur politique de la France, mais l'Ile de la Cité a continué à dominer la vie spirituelle du royaume français, symbolisée par la cathédrale de Notre-Dame.
Comme la ville a continué de croître, elle s’est élargi sur les deux côtés de la rivière. La rive droite est devenue le centre commercial; la rive gauche, avec l'Université de Paris et les Grandes Ecoles, est devenue le centre intellectuel. La zone autour de la Sorbonne est appelé le Quartier Latin parce que le latin était la langue de l'université dans le Moyen Age, par conséquent, tout le monde parlait latin dans ce district. 
    À la fin des années 1800, Paris, n'ayant pas eu un incendie comme Londres, est devenue un gâchis, une misère. Napoléon III, pas le plus populaire des monarques, a décidé de le rénover entièrement. Son ami, le baron Haussmann a conçu un plan audacieux visant à embellir la ville (et de fournir faciles options militaires pour réprimer les révolutionnaires). Il a construit six et sept étages élevés, les bâtiments en pierre blanche directement sur de larges boulevards et avenues bordés d'arbres, créeant de vastes parcs et de vastes perspectives (où la foule pouvait être contrôlé).
    Paris est devenu un centre chic de la culture et de l’art, car il reste, bien que peut-être un peu fanée. Cette période a été "La Belle Epoque" où tout ce que était à la mode se passait à Paris: l'impressionnisme, les musique-halls, l’opéra, la recherche scientifique et la découverte. Et bien sûr, les bordels légendaires. Scènes de Paris au cours de cette période ont été immortalisés dans les œuvres de peintres tels que Pissarro, Mary Cassatt, Toulouse-Lautrec, Utrillo, etc. 
Pendant la Belle Époque, l’expansion économique de Paris est importante ; en 1913 la ville possède cent mille entreprises qui emploient un million d’ouvriers. Entre 1900 et 1913, 175 cinémas sont créés à Paris, de nombreux grands magasins voient le jour et contribuent au rayonnement de la ville lumière. Deux expositions universelles laissent une large empreinte dans la ville. La tour Eiffel est construite pour l’exposition de 1889 (centenaire de la Révolution française) qui accueille 28 millions de visiteurs. La première ligne du métropolitain, le Grand Palais, le Petit Palais et le pont Alexandre-III sont inaugurés à l’occasion de celle de 1900 qui reçoit cinquante trois millions de visiteurs.
                            Le rayonnement de Paris à                
                               l'époque du siècle des Lumieres        
                               va franchir les frontières pour en  
                               faire une véritable capitale  
                               européenne. Les évenements de la révolution française et son aspiration universelle feront de la France la patrie des Droits de l'Homme. 
   L'histoire bouleversée de la France après la révolution                   n'enlevera pas à Paris son
   rang de capitale, qui continuera 
   à attirer jusqu'au début du XXè 
   siècle les artistes et intellectuels 
   du monde entier.  
« Fluctuat nec mergitur », ce qui signifie « Il est battu par les flots mais ne sombre pas » qui sert de devise à la ville de Paris, la capitale de la France.  Elle évoque le Scilicet, navire également représenté sur le blason de la ville et symbole de la puissante corporation des Nautes, gérante de la municipalité
  au Moyen Âge.

vineri, 6 martie 2015

Much Ado about Nothing

     Much Ado about Nothing is one of the great comedy plays by William Shakespeare. The play revolves around two pairs of lovers, Beatrice and Benedick and Claudio and Hero.
The play begins with Don Pedro retturning from victory against his brother, Don John. Don Pedro visits Leonata on his way home. In Messina, Claudio falls deeply in love with Hero, Leonata's daughter and Benedick with the Leonata's niece, Beatrice.
The story takes place in Messina, Italy. Leonata has one daughter who is named Hero; he is also raising Beatrice, his niece. When Claudiomeets Hero the first night they fall instantly in love. They decide to make Benedick and Beatrice to fall in love and their plan works. Don John try again to come up with another plan, he tricks Claudio into thinking that Hero loves somebody else so that their wedding will be ruined. Claudio is furious and swears to deny Hero next day at their wedding but the wedding's day is saved by Dogberry.
Themes:the importance of honor, deception
Motifs: public shaming, nothing, entertainment
Symbols: war, Hero's death

Les conceptions philosophiques de R. Decartes

              René Descartes, né à La Haye en Touraine (devenue Descartes) le 31 mars 1596 et mort à Stockholm (Suède) le 11 février 1650, est un mathématicien, physicien et philosophe français, considéré comme l'un des fondateurs de la philosophie moderne selon les mots de Hegel.  Descartes est le plus connu des philosophes français. L'esprit cartésien caractérise la rigueur rationnelle à cause de sa célèbre méthode inspirée des mathématiques. Pourtant Descartes affirmait qu'il faut consacrer une heure par an aux œuvres de la raison, une heure par mois à celles de l'imagination et une heure par jour à celles des sens.
        En sa quête métaphysique, Descartes approfondit l’essence du dynamisme spirituel de l’homme : il souligne la supériorité de l’entendement (faculté par laquelle nous apercevons les idées) sur l’imagination (puissance de représenter les choses de manières sensibles).
Descartes considère la liberté d’indifférence  comme le plus bas degré de la liberté.
Dans une définition célèbre, Descartes affirme que la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique et donc le tronc est la physique. Les branches qui sortent du tronc représentent toutes les autres sciences.

a) 1604 - 1612

       Son père s’est occupé attentivement de l’éducation de son plus jeune fils et a été frappé par la curiosité, la facilité pour les mathématiques et la soif de savoir de René. Vers sa dixième année, Descartes est envoyé au collège de Jésuites de La Flèche et il suit pendant 8 ans le cours des études profondes et sérieuses dirigées par des maîtres de grande qualité.

b) 1613 - 1629

     Après avoir quitté La Flèche, peut-être en quête d’une occupation, Descartes fait quelques voyages. En 1618, on le retrouve en Hollande, engagé dans les armées. Comme dit la légende, en novembre 1619, Descartes gelé du froid s’abrite dans la poêle belge et y fait le rêve d’une « science admirable ». Il prend cela pour un signe lui enjoignant de consacrer le reste de sa vie à la recherche de la vérité. À cette époque, les philosophes dogmatiques n’offraient que des systèmes plus ou moins renouvelés des Grecs, avec quelques propositions qui les rendaient suspects à la théologie régnante ; et les autres faisaient un grand étalage d’érudition, pour avouer finalement qu’ils ne savaient rien. Le reproche principal de Descartes aux telles philosophes consiste en ce que leurs systèmes sont contestables, donc ils ne peuvent pas obtenir la vérité. Évidence et certitude – telles sont les deux bouts de la future Méthode de Descartes.


c) 1629 - 1649

      Après quelques autres voyages et de longs séjours en province et à Paris, en 1629 Descartes décide de s’installer encore en Hollande afin d’y travailler en paix. Désormais les événements majeurs de sa vie sont ses œuvres. Le premier ouvrage de Descartes écrit en latin, sous le titre Les Règles pour la direction de l’esprit, devient le premier exposé de la méthode cartésienne. Puis Descartes commence un autre petit traité de métaphysique et la rédaction d’un traité de physique qui expose la structure du monde. En 1637, il publia, mais sans le signer et en français (ce qui est d’une grande nouveauté pour l’époque), le Discours de la Méthode suivi de trois petits essais scientifiques : La Dioptrique, Les Météores et La Géométrie.


d) 1649 - 1650

   Autres grandes œuvres se succèdent rapidement : Les Méditations métaphysiques, Les Principes de la philosophie, puis une version française de ces Principes, et enfin le traité Les Passions de l’âme parut en Hollande et en France en novembre 1649 alors que Descartes est déjà arrivé à Stockholm où il mourra très peu de temps après, le 11 février 1650.


1637 - Discours de la Méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences, suivi des trois traités: la Dioptrique, les Météores et la Géométrie

1641 - Méditations sur la philosophie première, in quibus De existential et animae immortalitatis demonstrantur (avec six séries d’Objections)

1644 - Principes de la Philosophie

1649 – Traité des passions de l’âme

Dans ce discours, Descartes expose son parcours intellectuel de façon rétrospective, depuis son regard critique porté sur les enseignements qu'il avait reçus à l'école, jusqu'à sa fondation d'une philosophie nouvelle quelques années plus tard. Il y propose une méthode (composée de quatre règles) pour éviter l'erreur, et y développe une philosophie du doute, visant à reconstruire le savoir sur des fondements certains. Il y résume ses méditations sur l'âme et sur Dieu..
Le Discours de la méthode est l'occasion pour Descartes de présenter une morale provisoire, tenant en quelques maximes de conduit. Enfin, le traité présente des déclarations sur le rapport de l'homme à la nature, représentatives de la modernité.
                                     Sommaire:  
 I) L'objectif de la méthode  
II) Le principe de la méthode  
 III) La morale par provision temporaire et ses maximes  
IV) Le cogito ou la vérité indéniable  
 V) L'évolution de sa méthode en plaçant Dieu au centre     de ses arguments  
VI) Conclusion de Descartes
Le classicisme, une des époques culturelles les plus brillantes de l’histoire de la France, est une expression idéologique et esthétique de la monarchie absolue. Il se développe pendant toute la première partie du siècle et atteint son apogée vers les années soixante. 

Le classicisme est en liaison étroite avec les courants philosophiques de l’époque, en premier lieu celui du rationalisme de Descartes dont il subit l’influence. L’esthétique classique est fondée sur trois principes essentiels : rationalisme, imitation de la nature et l’imitation de l’Antiquité. 


Descartes cherchait une science pratique qui puisse guider les hommes dans les divers chemins où ils s’engagent, les aider à devenir « maîtres et possesseurs de la nature ». Descartes cherchait une méthode qui permette à l’esprit de progresser avec assurance et lucidité dans la recherche de la vérité, dans n’importe quel domaine de la connaissance.

Denis DIDEROT - Jacques le Fataliste et son maître

Deux personnages, un valet et son maître, chevauchent plus ou moins paisiblement sur des routes, vers une destination qui restera inconnue, s'arrêtent dans des auberges, devisent à bâtons rompus : questions philosophiques, souvenirs intimes, anecdotes... Au fil de leur voyage, d'autres individus de rencontre y vont aussi de leurs récits, et voilà que s'ouvrent de nouveaux tiroirs, qui multiplient les niveaux temporels et les registres, ou confondent allégrement la réalité et la fiction.
Dès l'incipit du roman, le ton est donné : avec arrogance, le narrateur affirme sa liberté de démiurge et s'emploie à saper les fondements mêmes de l'illusion romanesque. Nous comprenons que nous avons affaire à un jeu neuf qui échappe ironiquement à la classification des genres : c'est à la fois un roman à la ligne picaresque et une gerbe de récits allant de la nouvelle au conte, qui peuvent s'amenuiser jusqu'à l'anecdote ou le bon mot, truffée d'une série d'essais de morale ou d'esthétique, où le génie de Diderot s'exerce au sermon, à l'oraison funèbre, à la fable, au portrait, à la dissertation. Mais si nous devons accepter dès le départ cette construction binaire du roman et des récits adjoints, ces deux mouvements ne sont pas inconciliables pour autant : les récits se rattachent plus ou moins au noyau central par un personnage, un thème récurrent ou un simple écho.
L'originalité deJacques le Fatalistetient, nous l'avons dit, au statut du narrateur. Bien loin, comme il le devrait, d'entretenir l'illusion romanesque, celui-ci ne cesse de révéler sa présence. Ses commentaires peuvent prendre la forme de remarques évasives ou de jugements sur ses personnages, mais on peut plus fréquemment y distinguer deux sujets essentiels :
 C'est d'abordle fatalisme, qui donne son surnom à Jacques et constitue pour les philosophes des Lumières, et pour Diderot en particulier, une interrogation permanente (c'est aussi le sujet duCandidede Voltaire). « Tout est écrit là-haut »,  « chaque balle a son billet », « le grand rouleau où tout est écrit » : les expressions ne manquent pas pour exprimer la conviction de Jacques, qu'on appellerait plus justement aujourd'hui le déterminisme.
Le fatalisme est un système qui affirme une nécessité fatale (fatum), devant laquelle les décisions et les actions des hommes sont inopérantes. Dans la langue philosophique, cette résignation au destin peut, comme chez les Stoïciens, prendre la forme d'un consentement actif aux volontés divines, mais dans son acception usuelle, le mot désigne plutôt une soumission paresseuse. C'est plutôt de déterminisme qu'il faudrait parler dans le cas de Jacques, adepte lointain, via son capitaine, des théories de Spinoza.